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Slow Club

Complete Surrender

Slow Club - Complete Surrender
Chronique Album
Date de sortie : 14.07.2014
Label : Caroline
35
Rédigé par Emeline, le 7 juillet 2014
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Et de trois pour les Anglais de Slow Club ! Après s’être forgé lors de ces dernières années une belle notoriété dans la musique pop indépendante via deux EPs et surtout deux albums, Yeah So en 2009, puis Paradise en 2011, le duo de Sheffield revient avec un troisième disque plus ouvert, plus direct, qui va à l’essentiel en dévoilant un versant plus soul de sa musique.

La multi-instrumentaliste Rebecca Taylor et son acolyte guitariste Charles Watson, les deux têtes pensantes du projet (accompagnés sur scène par deux autres musiciens) proposent une version plus colorée et décomplexée de leur songwriting : finis les airs de country-folk de leur débuts ou les expérimentations plus rock de Paradise : ici, Slow Club misent tout sur la chaleur, la sensualité et la solennité en s’appuyant sur des mélodies à la croisée de la soul, du gospel, de la pop des années 1960 et 1970, mais tout un gardant un solide pied dans la production des années 2000, comme sur l’énergique et catchy The Pieces. « Nous avons passé beaucoup plus de temps sur les chansons que sur la production ou la pré-production » a expliqué à ce sujet Charles Watson. Il en résulte des titres globalement moins électriques, au profit de compositions qui gagnent souvent en efficacité et en luxuriance, à défaut d’être toujours très originales.

En s’inspirant directement des productions de la Motown et du label Stax Records, le groupe donne à ses chansons une dimension plus lumineuse, parfois plus sacrée, mais aussi plus mainstream : on y découvre des pop songs à l'impact immédiat, arrangées de violons, de cuivres (notamment sur l'entraînant single Suffering You Suffering Me, quelque part entre Brian Wilson et Barry White, et qui dévoile toute la puissance vocale de Rebecca), de chœurs en veux-tu en voilà, ou de chants solennels et intenses, comme sur l’hymne amoureuse un peu too much Not Mine To Love, qui ferait un bon générique de fin pour une comédie romantique pas très folichonne.

On y pioche aussi quelques ballades bluesy (The Queen's Nose et sa fin blindée de cordes et de cuivres épiques) ou des refrains pop/soul aussi sexy que groovy (Tears of Joy, pas loin d'un tube de MGMT ou de Portugal The Man).
Quelques ballades plus mélancoliques viennent aussi contrebalancer l'ambiance globale du disque, telles que Number One (peut-être un peu trop terne), la douce histoire de Dependable People And Things That I'm Sure Of, mais aussi Paraguay And Panama aux arpèges acoustiques, ou Everything Is New, à la beauté fragile et séduisante. Toujours aussi bon dans les contrastes et la dynamique, le groupe s’avance aussi dans des sphères plus légères et dansantes (Complete Surrender) ou plus planantes sur la mélodie céleste de Wanderer Wandering.

Sans révolutionner complètement l’identité musicale de Slow Club, ce troisième disque offre à ses deux concepteurs l’occasion de s’ouvrir davantage et de prouver qu’ils savent vivre avec leur temps tout en s’inspirant du passé. Des signes propres aux grands groupes ?
tracklisting
    01. Tears of Joy
  • 02. Everything is new
  • 03. Suffering You Suffering Me
  • 04. Not Mine To Love
  • 05. The Pieces
  • 06. Number One
  • 07. The Queen’s Nose
  • 08. Complete Surrender
  • 09. Paraguay and Panama
  • 10. Dependable People and Things That I’m Sure Of
  • 11. Wanderer Wandering
titres conseillés
    Tears of Joy, Everything Is New, The Pieces
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