Slow Club

Une nouvelle déferlante en provenance du Royaume Uni frappe en ce moment. Elle s’apprête à inonder nos ondes de légèreté, insouciance et fleurs dans les cheveux, face à un monde de plus en plus incertain. En réponse à la pop luxuriante et gouailleuse de bons nombres de groupes anglais au pouvoir trémoussant chronique (The Gossip, The Subways, The Rascals…), et au retour plus qu’amorcé du « revival 60-70’s », Slow Club ranime un folk enveloppant et manie simplement la recette du « comment faire du neuf avec du vieux » sur cet Ep labélisé par Moshi Moshi.

Dès les premières mesures de Let’s Fall Back In Love, le ton est donné : on plonge dans l’atelier « chorale entre amis » gentillet, un brin cliché, et déjà résonne le fameux Give Peace A Chance de Lennon, amplement plus engagé et engageant. Certes, Charles (guitare, chant) et Rebecca (chant, guitare) ne dénoncent aucune guerre, ils préfèrent juste jouer la carte du tendre et de la mélodie lyrique, mais ce titre là n’est pas vraiment représentatif du potentiel phonique de ce duo.
Avec sa petite voix fluette, Rebecca accompagne parfaitement le timbre plus juste de Charles sur Summer Shakedwon, la rythmique est plus relevée et le tout plutôt bien équilibré, entre folk et mélopée spontanée. Le final en chœur nous fait plonger dans l’univers adulescent de Slow Club, entre confettis et gommettes, schéma que l’on retrouve également sur Come on Youth. A la manière du folk enveloppé de Noah and The Whale, ce titre « bon enfant » respire une liberté sans pareille, avec ses pauses, ses fulgurances, ses envolées croissantes.
Enfin, chacun se donne la part belle : Charles chante seul Dance to the Morning Light, ballade folk sur fond d’amour déchu, mais tout de même plaisante. Trick Question est la chanson parfaite pour Rebecca. Rythme langoureux, mélodie qui fait mouche, et fait s’envoler les montées lyriques de la jeune anglaise. Certes, surfant un peu sur la vague hippie du moment, (on ne peut s’empêcher de songer à nos frenchies Felipecha ou encore Cocoon,) Slow Club, avec (peut être) trop d’insouciance, distille ses pétales de chansons au grès du vent...Je ne suis pas sûre que la brise de cet automne ne les porte bien loin…