Mazes

Chez Mazes, tout porte à croire qu'on aime faire les choses rapidement. Car c'est moins d'un an après la sortie de Better Ghosts que le trio anglais sort son nouvel album, Wooden Aquarium.

Un troisième disque pour lequel il a décidé de mettre les petits plats dans les grands en allant traverser l'Atlantique en vue d'y enregistrer ses titres directement en live à New York en compagnie de Jonathan Schenke, le producteur de Parquet Courts. Un timing impeccable à l'heure où les rockeurs américains ont plutôt le vent en poupe (même si l'histoire raconte aussi que dans leurs (més)aventures sonores, les hommes de Mazes ont subi un vol de matériel, une tempête de neige, le blizzard, etc...).

En tout cas, le résultat est globalement à la hauteur de l'ambition des Mancuniens. Au programme de ce disque : on retrouve onze nouveaux titres oscillant entre indie rock et pop noisy d'où se dégagent des mélodies plutôt catchy (Asitgmatism). Les guitares souvent distordues jouent des notes répétitives sur des chansons plutôt rapides, les basses sont rock n'roll à souhait (Sallford), tandis que le chant est, quant à lui, toujours entraînant. Bref, tout ce beau mélange sent bon le garage et la bonne humeur et s'éloigne un peu plus du krautrock du précédent album, Ores & Minerals.

Reste que si le groupe cultive une certaine simplicité instrumentale, celle-ci est souvent mise au service de mélodies efficaces (Explode Into Colo(u)rs). Derrière cette légèreté apparente se cache aussi un groupe subtil et habile dans ses variations de tempos (en témoigne le down-tempo The Third Ridge et sa fin en arpège acoustique) et dans ses ambiances parfois dirigée vers une certaine mélancolie (Universal Me). Arpentant quelques sentiers psychés, comme sur le beatlesien Vapour Trails ou RIPP très cinématographique, Mazes restent avant tout pop dans l'âme, à l'image du lumineux Mineral Springs au refrain tubesque.

Si le groupe sait définitivement utiliser avec brio le modèle classique guitare-basse-batterie et y forger une belle énergie (Letters Between U&V), il est dommage, en revanche, qu'il ne se démarque pas tout à fait de ses influences encore trop évidentes.