The KVB

Trois ans après la sortie de leur brillant dernier album, Unity, The KVB reviennent avec leur huitième disque, empruntant des sonorités au sein de toute leur discographie.

Negative Drive débute de manière minimaliste, d'abord sombre et darkwave, puis progressivement plus pop, alors que Words s'inscrit tout à fait dans la continuité de Unity, avec un rythme rapide et des nappes sonores solaires, où l'on semble se perdre à léviter à toute vitesse au-dessus d'une mer aux reflets dorés. L'album se pare également de sonorités industrielles et d'une cold wave classique sur Tremors, avec sa guitare sombre et métallique et ses nappes de synthétiseurs aigües.


Labyrinths marque un tournant agressif avec un son dark 80s, rappelant les débuts du duo, et une fin si abrupte et soudaine que mon frère pensait que j'avais stoppé net le morceau pour la chanson suivante. Il s'agit du premier single accompagné d'un vidéo clip, aux textures analogues. Celui-ci rappelle d'ailleurs la pochette du disque, présentant un étrange bâtiment déstructuré au style brutaliste, construit sur une montagne rocheuse. Cette œuvre représente parfaitement l'album, avec les deux musiciens perchés tout en haut du bâtiment, au loin, comme leurs voix, souvent lointaines dans leurs chansons.

In The Silence adoucit l'atmosphère avec sa pop planante et son agréable riff de guitare, avant que l'ambiance ne s'assombrisse à nouveau et ne se fasse mystérieuse avec le morceau instrumental Tremors (Reprise). Celui-ci nous fait voyager dans un monde post-apocalyptique où l'humain aurait disparu de la surface de la Terre, détruite par des séismes. Et soudain, surgit face au vent... le très coloré Overload, qui rappelle à s'y méprendre L'Aventurier d'Indochine, si l'on s'attarde sur les percussions.


Après le fade Dead Of Night, l'intérêt remonte un peu avec A Thirst, qui semble nous plonger dans un sous-sol berlinois aux éclairages épileptiques. Ce titre aurait tout à fait sa place dans des festivals techno ou électroniques, tel que les Nuits Sonores (petit clins d'œil aux lecteurs lyonnais). Le disque se clôt sur le sympathique morceau Deep End, finalement pas si profond que cela.

Efficace sans être exceptionnel, ce disque a le mérite de contenir diverses ambiances oscillant entre coldwave, darkwave et shoegaze, tantôt brut et industriel, tantôt plus pop et planant. Sans être le plus inspiré de leur désormais bien remplie discographie, il s'agit là d'un album plaisant qui plaira aux nostalgiques.