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The KVB

Of Desire

The KVB - Of Desire
Chronique Album
Date de sortie : 11.03.2016
Label : Invada Records
4
Rédigé par Cassandre Gouillaud, le 19 mars 2016
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Il y a quelque chose dans la musique, comme toute forme d'art, qui relève de la façon dont chaque individu établit, en toute subjectivité, une connexion plus ou moins profonde avec. Ce moment particulier où la musique éveille les sentiments, créant un pont entre les sens, pouvant ramener quelqu'un à ses états d'âme les plus refoulés. Ces tourments, il semblerait que Klaus Von Barrel, aussi connu en tant que Nicholas Wood, et Kat Day se plaisent à les explorer depuis six ans ; une évolution en terres troublées qu'Of Desire ne fait que prolonger et accentuer.

Depuis la sortie de leur premier album, Always Then, il ne s'est difficilement passé plus de quelques mois sans que nous ayons des nouvelles des KVB. En quatre ans, les deux anglais semblent n'avoir que très peu passé de temps loin des studios, multipliant les sorties de multiples formats. Récemment délocalisés de Londres à Berlin, quiconque a connaissance du groupe ne pouvait qu'être intrigué par la sortie d'Of Desire, qu'ils promettaient être leur album le plus abouti à ce jour.

Pour cause, le groupe semble instantanément avoir revu son travail autour de la profondeur et des superpositions harmoniques, aboutissant à la création d'un prisme musical aux reliefs et subtilités dédoublés. Apparaît d'emblée un travail sonore résolument inédit, valorisant une clarté instrumentale qui donne à voir l'étendue de la complexité musicale des morceaux d'Of Desire. L'enchevêtrement de motifs répétitifs jusqu'à l'obsession, lorgnant même vers l'oppression, de White Walls n'en est que plus apparente, tant chaque instrument se voit ici accorder une place singulière. Chaque ligne de synthé soutient l'ensemble tout en conservant une existence propre, créant des phénomènes de résonances plus riches à chaque écoute. The KVB semblent ici repousser de plus en plus loin leur descente dans les bas-fonds de l'humain, sombre gouffre où la voix de Nicholas ne résonne plus que dans la distance sur Night Games, n'en ressortant qu'à l'occasion de timides accents pop qui surgissent de la gamme de contrastes de Never Enough.

Tandis que Lower Depths se dote d'une guitare gutturale et glaçante, on en oublie presque qu'Of Desire, par-delà le chaos qu'il semble semer, puise aussi son essence dans l'amour et la romance. Peut-être parce qu'il renverse le commun, prend des traits bien éloignés de ce qu'on lui connaît. Il touche davantage à ce lien qui unit deux personnes qu'il n'aspire à transcrire un bonheur exalté, et semble errer au détour des méandres du sentiment. Si est mobilisée tout au long de l'album l'image de la chute et de la dissociation de la vie, c'est toujours à deux plutôt que seul, comme en témoigne In Deep. Se justifie alors sans doute ce penchant pour les motifs obsédants, lointain écho des passions amoureuses, qui parcourent encore Second Encounter.

Si pour The KVB chaque année rime avec nouvelle sortie, celle de 2016 n'en est pas moins importante. Alors que le duo développe et consacre une richesse instrumentale qui leur était jusque-là encore inédite, Of Desire apparaît aussi comme les portant à d'autres niveaux, qui devraient, eux, se révéler d'autant plus à travers l'expérience musicale et visuelle de leur live.

tracklisting
    01. White Walls
  • 02. Night Games
  • 03. Lower Depths
  • 04. Silent Wave
  • 05. Primer
  • 06. Never Enough
  • 07. In Deep
  • 08. Awake
  • 09. V11393
  • 10. Unknown
  • 11. Mirrors
  • 12. Second Encounter
titres conseillés
    Lower Depths, Never Enough, In Deep
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