The KVB

En première partie de The KVB au Petit Bain à Paris, on découvre Giirls, projet solo du parisien Brice Delourmel, guitariste du groupe cold wave/shoegaze Dead.

Giirls avait sorti un excellent premier album, Far Reality en 2020, disque récemment réédité en cassette par le collectif Soza. Sur scène Giirls, développe un univers plus électro que sur disque et le côté cold wave est ainsi moins présent. Cela donne aussi une tournure plus dansante et moins froide à la musique de Brice Delourmel. Un musicien seul avec ses machines sur scène cela peut parfois être un peu fastidieux. Ce n'est pas du tout le cas avec Giirls. On se laisse happer par ce mélange synthwave/électro et par ce set ultra bien construit. Après quarante minutes, on aurait aimé que cela dure encore un peu plus longtemps. Une belle découverte.


L'un des derniers concerts de The KVB avant la pandémie avait été à Paris en première partie de Rendez-vous. Le set avait tellement plu au duo qu'il avait décidé d'en faire un album live. Deux ans plus tard The KVB, qui ont entre temps sorti un nouvel album Unity à l'automne dernier, retrouvent Paris. Le groupe semble d'ailleurs très heureux d'être de retour dans l'hexagone parlant à plusieurs reprises de ce concert dans la capitale en 2020.
Le nouvel album occupe la moitié de la setlist du soir qui couvre toute la carrière du groupe. The KVB démarrent le concert par deux morceaux de Unity : Sunrise Over Concrete et World On Fire. Comme toujours avec eux, on a droit à des visuels splendides qui donnent encore plus de profondeur à leur musique. Celle-ci a toujours eu un côté cinématographique et leurs visuels accentuent encore ce fait. La guitare de Nicholas et les claviers de Kat, toujours déchainée, nous entrainent dans un voyage quasi spatial.

Le shoegaze White Walls avec le chant éthérée de Kat illustre à merveille cette sensation de voyage que l'on ressent lors d'un concert de The KVB. Le groupe l'enchaine avec Awake, autre excellent titre de Of Desire et sublime morceau cold wave, sombre à souhait.
Le mariage des nouveaux titres et des plus anciens fonctionne à merveille. Si les morceaux du nouvel album sont plus lumineux, cela ne crée pas un contraste trop fort et amène, au contraire, à un mélange lumière/ténèbre particulièrement intéressant. La new wave 80's de From Afar et d'un titre comme Unité crée un mélange audacieux mais réussi.


Le groupe termine son set par un sublime Always Then qui montre qu'il n'oublie pas ses morceaux les plus anciens. Dix ans après sa sortie, Always Then n'a pas pris une ride avec cette cold wave intemporelle qui le caractérise. Le duo revient pour un unique rappel avec Dayzed, encore un vieux titre, dark et mystérieux à souhait, avec de magnifiques parties de guitares de Daniel et un chant habité de Kate.

Un excellent concert pour un groupe qui ne cesse de nous enchanter et de nous étonner.