Chronique Compilation
Date de sortie : 03.09.2012
Label :Fierce Panda
Rédigé par
Emeline, le 12 septembre 2012
Grosse actualité en cette rentrée pour Talk Talk ! Indirectement, du moisn, puisque câest par le biais dâune double compilation de reprises intitulée Spirit Of Talk Talk que le célèbre groupe de Mark Hollis revient faire parler de lui. A paraître simultanément avec un livre éponyme, cet album hommage a de quoi séduire : réparti en deux disques dâune quinzaine de reprises chacun, il donne la possibilité dâécouter les auteurs du single Today sous différents angles, dévoilant toute la richesse musicale, lâouverture dâesprit et le talent dâécriture quâils possédaient en pleine période des eighties.
Cette vitrine musicale du groupe anglais, aussi diversifiée et protéiforme fut-elle, est façonnée par des artistes plus ou moins connus (Turin Brakes, Lone Wolf, Recoil, King Creosote, Joan As Police Woman...), et aux styles parfois très éloignés (de White Lies à Zero 7), mais qui, pour la plupart, ont pris lâexercice de la reprise à cÅur en livrant des versions personnelles, souvent originales et singulières, de leurs chansons. Câest notamment le cas de I Believe In You, sublimée par le piano de Richard Reed Parry, de Wealth, dont lâambiance electronica est livrée par un Lone Wolf particulièrement sensible, de Dum Dum Girl, transformée en hymne dark par Recoil, ou de Renée, à la pureté reverbérée signée The Black Ships.
Côté arrangements, certaines covers valent aussi le détour : comme le folk luxuriant et fantomatique de Life's What You Make It de Duncan Sheik, lâambiance glaciale et épique de The Rainbow signée Fyfe DangerField, ou la version modernisée du tube It's My Life, moins ancrée dans les années 80 et tournée, ici, vers une électro-rock intemporelle et électrique. Soit tout lâinverse de Ascension Day, qui se retrouve transposée par Turin Brakes en folk-song venue dâun autre temps. Quant à Matthias Vogh Trio, il a su conserver sur April 5th la beauté mélodique du titre original, malgré son jeu jazz instrumental, tandis que Joan As Police Woman réussit plutôt bien sa reprise de Myrrhman, au post-rock séduisant, teinté de chÅurs gospel.
Si l'on retrouvera donc dans ces deux disques les différentes personnalités de Talk Talk - de son style pop à ses incursions dans la new-wave -, quelques déceptions demeurent toutefois : Candy de Thomas White, un peu plate, Give It Up de White Lies, qui, malgré un bel effort d'arrangements et un parti pris opposé à la version originale, peine à sâenvoler, ou I Donât Believe In You de Ian Curnow, un peu fade.
Mais force est de reconnaître que sur une double compilation comme celle-là , les ratages, petites déceptions et autres lourdeurs ne sont que grains de sable dans un océan de réussite.