And the boys said « hey goo, quoi de neuf ? ». Une question à laquelle votre tonton relou vous répondra « que du vieux », et à laquelle goo vous indiqueront la sortie du double single
You're In Mono/Maladroit le 10 mai dernier, première publication du groupe depuis leur très très bon premier EP
CHOMP. Deux singles creusant toujours la même veine nineties grunge-pop, entre Elastica, les Breeders, et les Pixies, parlant autant de la montée des discours politiques extrêmes que de l'incapacité maladive de certains à ne pas renverser leurs verres en soirée.
Du nouveau matos, donc, à présenter ce soir de mi-mai au Supersonic devant une jeune foule et un vieux chroniqueur pas encore remis de ses quatre jours de Great Escape à Brighton. A l'approche de ses vingt-neuf ans, le chroniqueur ne tient plus la marée, prend des jeunes de vingt-et-un ans pour des collégiens, et se demande comment il va survivre à trois jours de couverture de la Block Party (du 30 mai au 1er juin au Supersonic, clin d'œil clin d'œil). Mais rien de tout cela n'est la priorité intellectuelle du soir, parce que ce soir c'est goo, et ça commence tout de suite par l'inédit
Payday.

Tanisha Badman a la tête de Steve Carrell stickée sur sa Telecaster et un t-shirt
Nevermind (l'album de Nirvana, pour ceux qui sortent de leur cave), Sam Drury cache son visage derrière un rideau de longs cheveux roux en bordel, les références sont autant visuelles que sonores, et le nouveau single
Maladroit déboule dès la deuxième chanson pour tabasser quelques têtes. Le public apprécie la puissance de la chanson et se déride un peu, le groupe aussi, pour ce qui reste tout de même le point faible de la formation : la présence scénique, et la facilité à embarquer un public de néophytes dans leur concert. La voix de Tanisha ressort encore très faiblement d'I
nside Out et
Arcadia, le set est presque trop propre, personne ne saute mettre le dawa dans le public, chacun reste derrière son microphone et sa guitare avec application, donnant évidemment envie de hurler au chroniqueur qui connaît toutes les chansons par cœur, mais laissant presque trop le choix au public de s'investir, ou pas, dans le moment.
Instant promo du nouveau single vendu en vinyle 7", et
You're In Mono réépaissit la sauce, suivie par l'énorme fin Smashing Pumpkesque de
Rush, et par une petite pelletée d'inédits :
Tiny Dinosaur, belle et pop,
Go la bordélique avec sa ligne de mini-piano sorti d'une casse auto,
Automate qui ressemble à du Mudhoney (enfin je crois que c'est celle-là, retenez juste qu'il y en a une qui ressemble à du Mudhoney), et
Fairweather Friend, classique en devenir du style goo.

Déjà onze chansons pour un groupe avec un seul EP, un bel effort de quantité pour tenir près d'une heure une fois rajouté le trio magique du groupe : le sublime et surpuissant premier single
FOMO, la bondissante hymne antisystème
Call In Sick, et la palme du plus grand nombre d'écoutes streaming
De Novo. Trois chansons qui, à elles seules, justifient tous les espoirs que l'on place en goo pour intégrer le futur du rock alternatif, offrant à ce concert un final explosif qui fera bouger toutes les têtes et sauter les plus motivés dès le mardi soir.
Pas de pogo démentiel, pas d'hyperboles à tout va pour annoncer le meilleur concert de toute l'histoire de l'humanité, car le groupe doit encore progresser dans ce qu'il dégage, et dans la traduction des merveilles studio jusque sur la scène, mais la promesse ne fait que s'embellir, et quitte une nouvelle fois le Supersonic sur une reprise. L'an dernier, c'était
Gigantic des Pixies, cette fois ce sera
What Do I Get? des Buzzcocks, l'occasion de redécouvrir un groupe que trois personnes et demies connaissaient dans la salle, sans doute les mêmes trois personnes et demies dont l'année de naissance commençait par un 1. Sur ce, on se retrouve au stand de merchandising, parce que c'est important de soutenir les jeunes artistes, de toujours avoir plus de t-shirts que de jours dans la semaine, et parce que ce nouveau single de goo a ma foi une fort jolie pochette !