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Brett Anderson

Paris, La Machine du Moulin Rouge - 7 octobre 2011

Live-report par Amandine

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19h tapantes, nous nous rendons Boulevard de Clichy, où La Machine du Moulin Rouge présente une double soirée : Brett Anderson pour commencer, pour ensuite embrayer sur une nuit Kitsuné avec, en invités d'honneur, les Anglais de Is Tropical. Nous ne passerons cependant pas la nuit en compagnie des jeunes énergumènes masqués mais commencerons le week-end de façon on ne peut plus classy.

Alors que nous apercevons déjà une file sur le trottoir, principalement constituée de trentenaires arborant les tee-shirts Suede de leur adolescence, un taxi s'arrête juste à côté de nous et les trois musiciens de La Grande Seringue en sortent, lunettes de soleil vissées sur le visage et vestes dandy de rigueur. C'est alors que l'impensable arrive : la portière avant s'ouvre et on aperçoit alors Mr Brett Anderson, plus classe que jamais, affichant une sérénité époustouflante. Notre émotion passée, nous commençons à nous faire une raison : l'attente avant l'ouverture des portes risque d'être longue. Heureusement, le quartier, toujours très animé, nous permet de passer le temps de façon un peu moins monotone.

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Ce n'est qu'à plus de 20h que nous sommes autorisés à entrer. La jeune fille à l'accueil annonce qu'aucune première partie n'est programmée et que le concert commencera à 20h30. Qu'a cela ne tienne, nous avons de toute façon déjà suffisamment attendu jusqu'à maintenant. Les premiers rangs se remplissent bien vite, en grande partie par des jeunes filles surexcitées, mais au bout d'un quart d'heure, il semble tout de même étonnant que le public ne se soit pas déplacé plus nombreux. Brett a beau clamer le contraire dans la presse, les spectateurs de ce soir semblent plus sortis des 90's que de la jeune génération. Prévenus que le beau brin ténébreux ne jouera aucun titre de Suede, espérons tout de même qu'ils ne seront pas déçus.
Les lumières s'éteignent enfin et les trois jeunes musiciens, en totale décontraction, le sourire aux lèvres, saluent la foule bruyante. Pantalon slim gris foncé, chemise blanche, chaussures italiennes des plus élégantes, Brett Anderson arrive en parfait gentleman, sans faillir à la réputation qui le précède. S'il a fêté ses quarante-quatre printemps quelques jours auparavant, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il tient la forme !

Le premier titre à être interprété n'est autre que le très réussi morceau d'entame de Black Rainbows, Unsung. Dès lors, on constate, comme il l'a récemment affirmé, que la voix d'Anderson est plus puissante que jamais. Les compositions de son opus fraîchement sorti confirment en live ce qui en émanait déjà dans les versions studio. Tout en ayant de temps à autres le sentiment que les musiciens manquent de dynamisme, Brett y pallie assez facilement. Loin des frasques héroïnomaniaqes d'antan, il se dandine lascivement, prend du plaisir sur scène, est souriant. Jamais il ne nous aura autant fait penser à Bowie ; sa gestuelle, son timbre vocal, les allusions au Maître dans le songwriting, chaque morceau recèle quelques clins d’œil au vairon. Sachant jouer avec le public, les demoiselles du premier rang sont au bord du malaise, hurlant et tentant d'effleurer la main du bellâtre. Jonglant entre titres rythmés (Actors ou The Exiles feront leur petit effet), il n'oublie cependant pas les ballades des opus précédents et lorsqu'il se met derrière le clavier, c'est pour privilégier une douceur meurtrie qui finit par nous submerger.

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Cependant, même si Brett Anderson et ses musiciens nous livrent un set parfait, un fait reste à souligner : jamais un public (premiers rangs mis à part) n'aura été aussi léthargique et absent. Malgré les tentatives du chanteur de faire bouger et applaudir dans la fosse, l'ambiance ne décollera jamais et notre sentiment de satisfaction en sera quelque peu tari.

En sortant après un peu plus d'une heure de set, nous tentons d'oublier ce désagrément pour nous concentrer sur l'essentiel : avec ou sans Suede, Brett Anderson reste un frontman au charisme déconcertant, semblant redoubler de talent et d'inspiration au fil des ans.
setlist
    Unsung
    Wheatfields
    The Exiles
    Actors
    Crash About To Happen
    The Hunted
    Ashes Of Us
    This Must Be Where It Ends
    Thin Men Dancing
    Possession
    In The House Of Numbers
    Julian's Eyes
    The Swans
    Brittle Heart
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    Leave Me Sleeping
    A Different Place
    Funeral Mantra
photos du concert
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