Brett Anderson

Après un album calme et policé, Wilderness (ndlr : sauvagerie), Brett Anderson sort un disque plaintif au titre encore une fois trompeur : Slow Attack.

Pour la partie « slow », nous sommes servis, mais la promesse d’une attaque en règle n’est pas tenue. En lieu et place d’une attaque contre ses démons ou ce qui le révolte, Brett joue avec les nerfs de l’auditeur et semble avoir épuisé un bon stock de kleenex et d’épaules attentives sur ces onze titres tous aussi déprimants et calmes les uns que les autres. Je ne l’avais pas entendu geindre autant depuis l'album de ses retrouvailles avec Bernard Butler, pour la peine justement nommé Here Come The Tears.

Dans la discographie de Brett Anderson, ce disque anecdotique sera celui avec des instruments à vent. Utilisés en nappes qui se veulent légères, ils gâchent l’album alors que sa voix est déjà planante et plaintive. Mais où est l’attaque ? Le seul élément percutant vient des arpèges de guitare acoustique. Au lieu de faire planer, cet excès de légèreté est difficile à digérer et plombe le disque. Quelques titres sortent du lot : The Hunted, The Swans, Julian's Eyes. Malheureusement, le ratio est inversé par rapport à son album précédent où quelques morceaux suintant la tristesse ne parvenaient pas à masquer les plus belles compositions.

Cette nouvelle production solo a été écrite avec le guitariste Leo Abraham, un musicien de sessions sans égo mais passionné. Avec ce troisième album, l’ancien leader de Suede déclare à qui veut l’entendre qu’il se sent enfin un artiste à part entière, allant jusqu'à annoncer qu’il ne jouerait plus de chansons du groupe pendant ses concerts.

Entamé durant l’hiver, Slow Attack est prêt depuis le mois de mai, mais, pour coller d’avantage aux saisons, il est resté au frigo plusieurs mois pour sortir en novembre. Vivement le printemps !