Elbow

Le Bataclan accueillait mardi soir pour la seconde fois Elbow après un précédent passage en avril 2009.

Auparavant, les Australiens de Howling Bells se présentent sur scène à 19h30 pour préparer le terrain. Quatuor basé à Londres composé d’une chanteuse/guitariste, d’un guitariste, d’un bassiste et d’un batteur, le groupe déroule pendant trente minutes des ballades pop rock avec une petite saveur country. Juanita Stein, chanteuse à la jolie voix, aime charmer le public en se dandinant pendant les chansons. Le temps d’un titre, elle abandonne même sa guitare pour danser sensuellement. Auteur d’un troisième album, sorti en septembre dernier, aux accents parfois un peu lynchiens, le groupe réussit à ravir le public, malheureusement peu nombreux lors de leur prestation. Ce qui est bien dommage car c’est un groupe qui mérite qu’on s’y intéresse.

C’est à 20h30 très précises que les mancuniens d'Elbow entrent alors en scène. Le Bataclan est copieusement garni (bien plus qu’en 2009), un bon nombre de compatriotes ayant d’ailleurs fait le déplacement. Ils démarrent leur set avec le magnifique The Birds, plage d’ouverture de leur dernier album Build A Rocket Boys!. Avec ce titre, les anglais plantent immédiatement le décor. Le morceau long de plus de huit minutes est somptueusement interprété et l'on devine déjà que l’on va vivre un concert de très haute tenue.
Guy Garvey, leader de Elbow, chemise noire, fait son show. Sa voix au timbre Gabrielien est magnifiquement en place et celui-ci s’amuse à échanger avec le public. Il est à l’aise, simple, généreux, souriant, l’audience ne peut être que conquise. Le groupe se replonge très rapidement sur des morceaux de The Seldom Seen Kid, son précédent album : The Bones Of You, Mirrorball, le toujours incroyable Grounds For Divorce où Guy Garvey donne la réplique à son batteur Richard Jupp à l’aide d’une mini batterie installée pour l’occasion, ou encore le majesteux The Loneliness Of A Tower Crane Driver.



Serrant la main du public présent au premier rang, saluant un fan mexicain ayant fait le voyage jusque Paris pour le concert, l’humilité de ce groupe associée à la classe de la simplicité de ses membres les rend vraiment attachants. Le public est souvent sollicité pour des chœurso ou des mouvements de bras et la réceptivité de celui-ci fait plaisir à la troupe de Guy Garvey. Ce dernier s’abreuve de temps à autre, dans un Bataclan une fois encore surchauffé, d’une mystérieuse boisson dont il nous révèle le secret : du thé, du miel et du whisky. Il avoue d’ailleurs que ce n’est pas très bon mais cela permet peut-être au chanteur charismatique de pouvoir tenir tout le concert avec cette voix si caractéristique.
On ne voit le temps passer, les titres s’enchaînent avec Lippy Kids, Weather To Fly (avec un happy birthday au roadie Mario souhaité par le public parisien à la demande de Guy) dans un premier temps acoustique et intimiste avant de la terminer en version orchestrée et sur laquelle le public chante à l’unisson. Open Arms en terme de dernier morceau et le groupe s’éclipse déjà.
Nous venons pourtant de vivre 1h30 de concert très intense mais les cinq mancuniens reviennent pour un rappel de trois titres. La mélodieuse One Day Like This termine en apothéose une très belle soirée. Quelques dernières poignées de mains, un baise-main également, le groupe salue son public et disparaît de la scène du Bataclan. Le public hausse la voix avec le refrain de Grounds For Divorce, mais le concert s’arrête définitivement là. On peut regretter l’omission de morceaux des deux premiers albums, mais on sort de ce concert avec un vrai sourire aux lèvres : 1h50 de pur bonheur, cela devient si rare ces temps-ci.

Chapeau Mr Garvey !