Chronique Album
Date de sortie : 05.04.2004
Label : Wichita Recordings / V2
Rédigé par
David, le 2 juin 2004
Weevil : derrière ce patronyme curieux se cachent en fait deux hommes (Tom Betts et Jonny Pilcher) qui, depuis 1999 et la sortie de leur premier E.P Fragile, ont décidés de mettre leurs différences en commun pour servir la cause d’une musique expérimentale mixant l’électronique de Tom et des instruments traditionnels joués par Jonny. Après leur premier album homonyme et quelques remixes pour des groupes comme Athlete ou encore les Super Furry Animals, ils nous reviennent donc en 2004 avec ce deuxième véritable album Drunk On Light travaillé et intriguant.
Dès le premier morceau Out Of Time le ton est donné: la musique de Weevil est une pop assez singulière et attachante, enrobée avec énormément de détails électroniques… pas grand chose à voir donc avec le trip-hop glacial de leurs compatriotes de Massive Attack, car hormis sur quelques passages plus atmosphériques (en général les intros des morceaux ou plus particulièrement le final On Wires) et même si leurs mélodies restent très mélancoliques, les touches d’électro apparaissent ici plutôt chaudes et entraînantes (Silver Rails, Splinters ou la très plaisante Half Smile) et leur style se rapproche finalement beaucoup plus de ce que proposent les allemands de The Notwist par exemple (mais en moins bien que leur récent Neon Golden quand même…)
L’atout majeur de Weevil est bien d’inclure sur chaque chanson de vrais instruments (guitare sèche magnifique sur la plus belle chanson de ce disque qu’est No End Soon, piano sur Fragment, harmonium sur la longuette A Million Thing)) ce qui amène une grande part d’humanité à leur pop électro-mélancolique.
Mais, là ou un groupe comme The Servant opère de la même façon dans le but d’aligner les tubes, nos deux compères de Weevil préfèrent alléger les effets pour rester dans un style plus discret et intime. Le résultat est donc très plaisant à l’écoute, notamment sur la très mélancolique Too Long Sleeping ou sur Handburn et son intro piochant allègrement dans les ambiances (époque Homogenic) chères à une certaine petite génie islandaise bien connue.
Pas besoin d’être franchement fan d’électro donc pour apprécier ce Drunk On Light tellement l’ensemble sonne résolument pop pour pouvoir s’y attacher. Mais, même si chaque chanson prise séparément tient la route, on peut quand même légitimement trouver l’ensemble un peu plat et légèrement ennuyeux sur la longueur.
Au final, il manque donc encore un petit quelque chose à Weevil pour décoller et faire découvrir leur pop singulière à un public plus large mais après écoute de leur production très intimiste la question est : le-souhaitent-ils vraiment ?