Rose Kemp

Plus sombre, plus intense, plus brutale. Rose Kemp revient et elle le fait savoir. Son premier album, A Hand Full Of Hurricanes, paru début 2007, possédait déjà ce charme obscur, mettant en premier plan la voix poignante de la jeune interprète. Un an et demi plus tard, Rose Kemp parvient à toujours survivre à des hauts et des bas à outrance.


Sur Unholy Majesty, on est davantage en haut. Electricité en avant, mélangée au sang agité de Rose Kemp, le cœur a dû exploser en cours de route, entre deux concerts. Violons et piano accompagnent, mais ce sont essentiellement les guitares qui font tenir la discorde. La voix navigue dans les graves, dans les aigus, dans les eaux troubles d’un rock joliment psychédélique.

Hormis le gentillet Flawless barbotent donc des explosions de fureurs, comme sur le single Nanny’s World ou le nerveux Milky White. Quasiment chaque titre déverse ses effluves de spasmes hypnotisants en son dernier tiers, la délicate Rose qui chantonnait « Sometimes you feel like a tiny flower growing up through the pavement » sur Tiny Flower n’existe plus.

On peut toutefois se consoler en remarquant que la Kemp qui minaudait sur Sister Sleep n’existe plus non plus. Un juste milieu a été emprunté, toujours aussi cahoteux mais plus équilibré. En atteste cette dernière plage sur laquelle on quitte Rose Kemp : The Unholy, ou neuf minutes trente d’agression douce.

Le « Unholy Majesty Tour » de la miss a débuté il y a quelques jours. Elle se présentera au public anglais car, après l'écoute de ce second album, personne ne la connaît vraiment.