Gin Palace

Gin Palace, trio Londonien, sera injustement passé trop inaperçu en cette année 2004. Pourtant, leur premier album, succédant au Kill-Grief EP est une véritable pièce rock'n'roll comme on les aime. Ici, point question d'arrangement ou de production abusive. Le son est brut, sale, presque autant que l'esprit de nos trois musiciens, visiblement obsédés par la consommation sans modération d'alcool et de sexe. La composition est atypique : une guitare (l'excellent John Free, ex Penthouse), une batterie et une chanteuse. Pour ce qui est de la musique, imaginez la rencontre entre une Karen O dévergondée et les White Stripes, rajoutez le côté sexy de The Kills et vous ne serez pas loin de la vérité.

Sur chaque morceau, Meaghan Wilkie nous raconte comme elle aime l'alcool (Kicking On), le sexe (I Like It), le tout sur des riffs endiablés d'un John Free maltraitant sa guitare comme un damné, s'aventurant plus souvent qu'à son tour dans des contrées totalement bluesy (I Like It, Dying Breed), et faisant, par sa technique, complètement oublier la basse manquante. Il serait injuste d'oublier un Stuart Bell survolté derrière ses fûts, en parfaite osmose avec son guitariste. Le duo guitare/batterie est plus qu'au point, de temps en temps soutenu par un harmonica poussant un peu plus le groupe vers le blues.

Avec cet album, nos trois anglais réussissent à vous tenir en haleine de bout en bout, les morceaux, très courts, s'enchainent à une vitesse folle,le rythme ne baisse jamais et une envie de défoulement vous étouffe au bout de quelques minutes. Au final, Gin Palace nous délivre avec Kicking On un excellent album, difficilement classable (disons punk-blues), et à écouter d'urgence si l'on est passé à côté en 2004.