Chronique Album
Date de sortie : 14.03.2011
Label : Domino Records
Rédigé par
Amandine, le 8 avril 2011
Lorsque le déjanté Richard Ayoade, alias Moss dans la série The IT Crowd, décide de réaliser son premier film, Submarine, c'est tout naturellement qu'il fait appel à Alex Turner pour créer une partie de la bande originale. Ces deux-là n'en sont pas à leur première collaboration ; en effet, Ayoade, producteur de clips, a souvent mis son talent au profit des Arctic Monkeys et aujourd'hui, Turner lui rend la pareille en signant quelques titres de ce très attendu premier essai (dont la sortie française est prévue pour le 13 juillet prochain).
Cette fois, le jeune prodige délaisse les guitares électriques et leur préfère un son plus acoustique, plus épuré, pour coller au scénario de cette épopée adolescente tirée d'un roman de Joe Dunthome : Oliver Tate, quinze ans, est un adolescent farfelu, un peu à part, qui tente désespérément de réunir ses parents dont le couple est à la dérive ; en même temps, il vit sa première histoire d'amour, à sa façon, en dehors des sentiers battus. Quoi de plus naturel donc qu'Alex Turner, au talent insolent, pour écrire quelques vers sur un tel sujet.
Des Arctic Monkeys aux Last Shadow Puppets, rien ne semble pouvoir arrêter le jeune Anglais et on en oublierait presque qu'il n'a que vinq-cinq ans ; seulement, ici, pour la première fois, il s'attèle à un exercice où il semble beaucoup moins à l'aise qu'à son habitude. Le minimalisme de l'orchestration, la plupart du temps autour d'une guitare et d'un piano, met en exergue une écriture fine et drôle, naïve et inspirée (l'ouverture de Stuck On The Puzzle donne ainsi un bon exemple : « I'm not the kind of fool who's gonna sit and sing to you about stars, girl ») mais les mélodies, tout aussi minimalistes que les arrangements, tournent en rond, à l'image de It's Hard To Get Around The Wind.
Accompagné sur deux titres (Hiding Tonight et It's Hard To Get Around The Wind) par Bill Ryder-Jones (ex-The Coral), Alex Turner peine à convaincre dans un style plus dépouillé, même si l'on peut toujours autant apprécier son timbre de voix si caractéristique. On retiendra tout de même la dernière plage, Piledriver Waltz (figurant également sur la tracklist de Suck It And See, prochain album des Arctic Monkeys attendu pour le mois de juin) qui sort du lot, notamment grâce à un rythme peu banal et intéressant qui retient plus l'attention que le reste des compositions.
Rien ici ne restera dans les annales donc, si ce n'est pour les fans les plus inconditionnels.