Let's Wrestle

Voilà trois jeunes Londoniens qui cherchent la bagarre. Ils sont grandes gueules et jouent volontiers les mauvais garçons impertinents, mais en réalité ces apprentis punks écrivent des chansons sur leurs mamans et jouent une pop noisy et sans prétention qui fait sourire. Leur joie communicative a emballé leur label Full Time Hobby (Timber Timbre, The Leisure Society, Malcom MiddletonNirvana, les Pixies ou PJ Harvey avant eux.

Le résultat sonore est assez étonnant, car en plus d’un son lofi, Let’s Wrestle compose avec des guitares cheap et une batterie basique, emmenées par une voix qui semble avoir tout juste mué. Ce que le groupe parvenait généralement à transmettre grâce à beaucoup d’aplomb et une dose d’humour, Steve Albini était probablement le seul à pouvoir en faire un disque bien produit, sans que celui-ci ne ressemble à une bagnole cabossée et lustrée. Il a gonflé le son et donné encore plus d’assurance à ces chansons qui en deviennent d’autant plus entraînantes et y gagnent en épaisseur (I' So Lazy).

Leur côté brut de décoffrage sonne comme des Anglais du Nord (Buzzcocks, The Fall) et non comme des arty prétentieux du nord de Londres. Soucieux de sortir les griffes et ne pas passer que pour des rigolos, Let’s Wrestle peuvent monter haut dans les tours, tendance hardcore (Dear John, There's A Rock Star In My Room). Comme pour s’excuser de ces excès, ils enchaînent avec des ballades à la Belle And Sebastian (For My Mother, I Am Useful).

Les chansons se suivent sans trop se ressembler et voici un deuxième album comme on voudrait en écouter plus souvent : léger et inspiré, bien produit et authentique.