Sam Duckworth

Samuel Lloyd Duckwoth apparaît sous les patronymes « Get Cape. Wear Cape. Fly », « GCWCF » ou encore « Slam Dunkwoth », mais c'est sans son backing band et sous le nom de Sam Duckworth qu'il sort son nouvel album The Mannequin.

Il semble que la solitude artistique l'ait plongé dans un état de grâce et de tranquillité. En effet, les comparaisons avec Weezer sont maintenant impossibles tant le travail sur la voix et les rythmes des chansons ont changé. Il s'éloigne maintenant des rythmes faciles et accrocheurs et force moins sur sa voix pour la rendre moins aiguisée et plus feutrée. Monsieur Duckworth paraît être moins rebelle et moins revendicateur pour nous composer des titres posés et mélodiques où la production est sans reproche.
La base de chaque titre est constante, à savoir une voix douce avec un léger écho, une guitare en arpèges et une rythmique caressée. On croirait assister à une session acoustique tant les instruments branchés sont loin d'être utilisés à leur maximum. Malgré cette caractéristique redondante Sam parvient à évincer l'ennui grâce, notamment, à des agréments de choix : double guitare, choeurs, clavier, nappes électroniques...

Dès le début du disque on sait immédiatement qu'il sera bien difficile de le critiquer. La voix à la sonorité lyrique se veut rassurante et nous rappelle l'univers de Noah And The Whale et d'Overhead (groupe français de pop-jazzy du début des années 2000).
On devine de suite comment l'artiste, seul aux manettes, construit ses titres : il part d'une base guitare-voix puis ajoute, grâce à son ordinateur, ses ingrédients comme un solo de guitare électrique sur Crane Song (The Wall), des rythmes tardifs pour The Farmer ou Nights, des choeurs sur 8888 ou même l'absence de batterie comme sur 18-1, Angel In The Snow ou Clementine.

Il est vrai que certains des thèmes abordés ne sont pas de toute gaieté (crise économique, catastrophe de Tchernobyl...) mais The Mannequin est un joli disque difficilement haïssable, offert par le nouvel homme que semble être devenu Sam Duckworth. A coup sûr, le disque prendra toute sa pleine dimension en live avec des instruments poussés dans leurs retranchements.