logo SOV

Oupa

Forget

Oupa - Forget
Chronique Album
Date de sortie : 15.08.2011
Label : Boiled Egg/Atelier Ciseaux
4
Rédigé par Amandine, le 5 septembre 2011
Bookmark and Share
Derrière ce pseudonyme pas très vendeur se cache Daniel Blumberg, leader charismatique des petits génies de Yuck. Si le groupe nous a fait vibrer ces derniers mois avec son rock crasseux, son chanteur a décidé de mener, parallèlement au projet principal, une aventure solo bien loin des tumultes qu'on lui connaît. Oupa, c'est donc le côté fleur bleue de Blumberg, sa facette fragile empreinte de simplicité.

Encore une fois, Daniel Blumberg illustre son œuvre d'un dessin de son cru : un personnage osseux, un trait anguleux rappelant les créations de Thom Yorke ornant certains albums de Radiohead. Avec la jaquette de ce Forget , on devine déjà toute la mélancolie qui risque de nous assaillir.
Musicalement parlant, nous sommes loin des guitares distordues de Yuck : Blumberg se livre ici à l'exercice piano/voix agrémenté de quelques légers arpèges de guitare (Those Are The Senses). La voix, bien que claire et douce, se fait souvent lointaine et agrémentée de reverb'. Des contre-voix fantomatiques se font parfois entendre (comme sur la seconde partie de Driving).

Les sept titres que compte ce mini album transpirent l'honnêteté et la simplicité. Le jeune Londonien y dépeint ses déboires amoureux et Oupa semble pour lui être l'occasion de s'épanouir complètement artistiquement parlant. Ici, c'est la beauté dans la simplicité la plus parlante. Physical se présente ainsi comme le titre le plus lyrique de l'ouvrage : un orgue vient amener une touche de théâtralité. Néanmoins, avec Oupa, on ne tombe jamais dans le sentimentalisme : on parle d'amour, du manque et des blessures engendrées, mais à aucun moment ça ne devient larmoyant.
Si l'on devait émettre une critique à cette petite pépite, on pourrait lui reprocher de souvent jouer dans le même registre ; une ballade acoustique où l'on attend parfois un éclatement qui ne vient jamais, comme si une retenue venait naturellement s'imposer.
Forget est un projet artistique où la répétition tient une place de choix ; des gimmicks accrocheurs (ce « You are physical to me » tournant sans cesse sur Physical), des nappes électro vaporeuses (New Home), toujours disposées avec parcimonie. Ici, tout est dosé intelligemment et c'est probablement ce qui permet à l'auditeur de pouvoir savourer la voix de Blumberg à sa juste valeur : s'il nous avait conquis avec Yuck par son timbre rock débraillé, il nous convainc ici par sa fragilité et sa douceur.

Forget est donc une petite douceur lo-fi bucolique, des ballades douces et simples, d'une pure beauté qui nous transportent dans la mélancolie romantique du leader de Yuck. Une jolie réussite qui nous révèle une autre facette du Londonien chérissant apparemment autant Lou Barlow que Daniel Johnston.
tracklisting
    01. Driving
  • 02. Waiting For The Car
  • 03. Forget
  • 04. Physical
  • 05. New Home
  • 06. Windows
  • 07. Those Are The Senses
titres conseillés
    Driving, Those Are The Senses
notes des lecteurs