Catherine A.D.

Catherine A.D ne m'évoquait encore rien lors de la découverte de sa reprise du titre The Wolves de Bon Iver, livrée dans une interprétation mielleuse et dégoulinant de pathos. Mais la voix tout de même singulière de la jeune femme, et son jeu de piano intéressant, méritaient de se pencher sur ce Communion.

Enregistré en live en un jour aux Church Studios de Londres et masterisé par Jon Astley (Tori Amos, Emmylou Harris), ce mini album ravira les fans de folk songs épurées à l'émotion exacerbée. Si la base piano/voix constitue le fil conducteur de ses sept titres, quelques arrangements de cordes viennent illustrer discrètement les mélodies de la jeune femme, dont la voix puissante, grave et profonde - « somptueuse, malade, belle » selon Courtney Love (mais est-elle crédible ?) - se mêle parfois à des chœurs aériens.

En soi, il y a quelque chose de touchant dans cette musique à fleur de peau, qui caresse dans le sens du poil et remplit son but : faire jaillir du sentimentalisme. Mais là est tout le problème : Catherine A.D. en fait trop, chante ses mots dans un registre lourd, engouffrant son interprétation grave et dramatique dans un trop plein de mièvrerie qu'on se lasse vite à écouter (Yeats Is On Mine, Going Wrong). Quand à la musique, elle ne décolle jamais vraiment, les notes de piano et les mélodies semblant se ressembler et se répéter infiniment dans une ambiance terne, creuse.
Quelques titres tiennent tout de même la route, comme l'acceptable Waiting To Breathe ou Telephone, reprise de Lady GaGa, mais les nappes de violons systématiques et/ou le vibrato vocal beaucoup trop mis en avant de la chanteuse évincent toute séduction la plupart du temps (Waiting To Breathe, Over & Over).

Telle une mauvaise bande originale d'une comédie sentimentale fade, Communion gagnerait à être plus précis, moins lisse et plus sincère, plus accrocheur aussi. On aimerait entendre Catherine A.D. se lâcher un peu plus, tordre son esprit consensuel et mettre du piment dans sa recette pop peu relevée.