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Paul Wolinski

Labyrinths

Paul Wolinski - Labyrinths
Chronique Album
Date de sortie : 31.10.2011
Label : Monotreme Records
3
Rédigé par Julien Soullière, le 29 octobre 2011
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Plongé aujourd’hui encore dans un monde fait de consoles d’une dizaine de bits, de personnages 2D et pixelisés, et de vaisseaux spatiaux en carton-pâte, Paul Wolinski tient plus du grand garçon un peu geek que du jeune homme qu’on aime à dire accompli. Frêle en apparence, le bonhomme a pourtant su faire fi du poids des années, et son travail de longue haleine au sein de 65daysofstatic (il a fondé le groupe en 2001 aux côtés de Joe Shrewsbury et Iain Armstrong) n’aura pas eu raison de son rêve de toujours : celui de partir seul à la conquête du monde, et de partager avec qui le veut bien ses amours d’enfance que sont science-fiction, jeux-vidéo, et musique électronique.

Ce n’est donc pas un hasard si Labyrinths, premier effort à sa voir marquer du sceau Polinski, nous dévoile, titre après titre, des saveurs venues d’un autre temps. La bonne surprise, ici, c’est que rien ne vient répandre une trop forte odeur de naphtaline ; notre anglais est malin, doué aussi, et les sept morceaux proposés sonnent in fine plus comme une habile relecture de modes et codes passés, que comme une pâle resucée. Plus que des morceaux eux-mêmes, c’est donc de cet hommage appuyé à des vestiges de l’ancien temps que nait l’émotion ; on se trompe peut-être, mais il nous semble quand même avoir reconnu une Super NES, l’artefact de 2001, l’Odyssée de l’Espace, et ce chenapan de Han Solo.

Rempli à ras-bord de distorsions, de beats puissants et de sons au format midi, l’album de Polinski ne mérite cependant pas le nom qui est le sien (à moins de faire un énième rapprochement ; avec une certaine typologie de jeux d’arcade cette fois-ci).
Bien loin d’être une machinerie complexe, un égo-trip musical froid comme le Grand Nord, Labyrinths délivre des titres plutôt accessibles, en rien alambiqués, parfois même dansants, et qui ne se destinent surtout pas qu’aux seuls amateurs d’expérimentations cradingues. Un point appréciable, même si le périple proposé, comme tout voyage d’ailleurs, se fait par instants rébarbatif, voire incommodant (Stitches nous montre, par exemple, que l'utilisation de vocoders à la Daft Punk n'est pas toujours une riche idée). D’aucuns, sur la durée, pourront également être sujets au mal des transports, bien que rien ici n’empêchera de savourer des pièces aussi savoureuses qu’AWALTZOFLIGHT, titre de clôture tout autant poignant qu’intense. Le genre de morceaux par le biais desquels on se met forcément à vibrer.

Labyrinths, album concept en puissance, est donc le signe d’une émancipation réussie, bien qu'imparfaite et d'une ambition mesurée. Une chose est sûre, personne ne pourra reprocher à Paul Wolinski de ne pas avoir fait les choses avec le cœur. Reste maintenant à faire naître l'étincelle qui fera danser les étoiles.
tracklisting
    01. 1985 - Quest
  • 02. Stitches
  • 03. Tangents
  • 04. Still Looking
  • 05. Like Fireflies
  • 06. Kressyda
  • 07. AWALTZOFLIGHT
titres conseillés
    1985 - Quest, AWALTZOFLIGHT
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