La
Villareal est située à Brighton, une cité balnéaire pas très rock, mais à la pluviométrie très britannique. Dans cette villa, il y a un type tout seul qui s’appelle Simon et qui vient de réaliser un très bel album. Simon est tellement tout seul que ce disque est autoproduit.
L’absence de code-barre et d’un nom de label sur la très jolie pochette sont les seules marques de réalisation artisanale. L’enregistrement est impeccable, la production soignée, les compositions variés, les instruments et la voix sonnent justes. Mais pourquoi aucun label n’a t’il voulu de ce disque ?
C’est pourtant une magnifique collection de ballades lo-fi et nostalgiques. Comme la
Villareal est chaude et accueillante, Simon a pu y inviter des musiciens pour donner corps à sa musique. Les onze chansons de
Spook Frequency sont toutes servies par une vraie batterie, des guitares électriques et même à l’occasion, une choriste ou un violon. Le résultat sonne comme du
My Bloody Valentine à texte et acoustique ou alors tout simplement comme du
Coldplay noisy.
C’est dans les assauts de guitares discordantes et bruitistes que le groupe est le meilleur, comme sur Island. Cette alternance d’humeurs avec des titres plus calmes et plus pop fait tout le charme de l’album. Malheureusement des chansons à la déprime facile et trop naïve comme
Seashore ou
Fireboy font parfois retomber la tension.
Spook frequency s’écoute en solitaire, idéalement au casque pour être certain de ne pas partager ces fréquences très personnelles. Ce disque n’incite en effet ni à la communication, ni à l’optimisme, il fait toutefois aimer la pluie. Allez faire un tour sur
www.villareal.org.uk pour écouter leur musique, voire commander l’album.