Kate Jackson

On parle souvent de la perte de qualité sonore en passant du vinyle au CD puis au mp3, mais nos oreilles ne sont pas les seules perdantes de cette évolution technologique. La taille des pochettes a d'abord été divisée par quatre, avant de devenir une icône sur un écran. Ma première impression en découvrant le design de British Road Movies sur mon téléphone, est que je l'aurais bien contemplé en version géante. Les teintes orangées de ce qui ressemblent à un pont routier des années 60 renforcent ce sentiment de nostalgie.

Si le premier contact a donc été prometteur visuellement, musicalement il m'a été plus difficile de rentrer dans l'album. Je n'ai pas du tout accroché sur le premier titre, trop produit, avec des couches d'instruments dans tous les sens, probablement l'horrible touche de Bernard Butler. Un joli riff de guitare sur Homeward Bound m'a fait poursuivre la route, probablement la touche magique de Bernard Butler qui, il faut le reconnaître, sait faire sonner une guitare.

Mon premier coup de coeur de l'album arrive au troisième titre avec Metropolis et son rythme tendu qui transforme la chanson en un long refrain, concilie à merveille la voix de Kate Jackson et les guitares tonitruantes. Le karma redescend d'un cran avec Wonderfeeling, où la voix et la batterie font une compétition à celle qui aura le plus la banane dans un style variété année 70 qui n'est pas trop ma tasse de thé, même quand elle est anglaise.
C'est après qu'arrive mon titre préféré de l'album, 16 Years. La voix est d'abord sombre, parlée sur des riffs de guitares dans les basses avant de se transformer en une mélodie fragile et hypnotique. Un morceau très classe rappelant Black Box Recorder ou les débuts de Garbage.

Concept album où chaque morceau est écrit comme un titre de film, British Road Movies manque de cohérence et me donne l'impression que l'artiste cherche encore sa direction musicale alors que son univers pictural est parfaitement en place après une retraite romaine de quatre ans suite au split des Long Blondes. Paradoxalement, ce premier disque m'aura fait découvrir un peintre, j'attends le second pour tomber sous le charme de la chanteuse.