The Pigeon Detectives

Le groupe de Leeds a toujours proposé une pop électrique qui donne la pêche, même en traitant de déboires amoureux. Dans leur stype un peu cabot, un peu fun, un peu entraînant, The Pigeon Detectives n'ont jamais atteint le statut de mythe ou créé la polémique. Vivant sur les acquis d'un premier album qui a suffisamment cartonné pour les propulser sans pour autant les désintégrer, les anglais ont tranquillement évolué entre deux eaux.

Mais après dix ans, le groupe a décidé de se mettre en danger, peut être pour la première fois de sa carrière. Ce qui est d'autant plus touchant dans leur démarche est qu'ils l'ont fait pour leurs fans. Ils ne se sont donc pas armés de samplers ou d'instruments qu'ils ne maîtrisaient pas, ils continuent juste à jouer de la pop, mais avec une nouvelle écriture pour ce qui doit être une lettre d'amour à leurs fans.

Il faut du courage pour déclarer son amour et en parler avec sincérité, mais passé ce cap, c'est l'amour qui donne du courage. La démarche plus expressive du groupe s'entend manifestement dans cet album, aussi classique que bien écrit. La production est assurée par Richard Formby (Wild Beasts, Ghostpoet, I Like Trains...) avec qui ils n'avaient jamais travaillé et qui les a poussés à revoir leur écriture. Seule concession à la zone de confort, un retour sur leur label Dance To The Radio dont ils sont en partie propriétaires et qui au passage renaît de ses cendres.

Broken Glances est un grand album de pop avec des ambiances variées grâce à un gros travail sur les guitares qui partent en arpèges éthérés (Munro) en montées à la Sigur Rós (Falling In love) ou dans une pop très délicate et énergique qui rappelle les Maccabees (Enemy Lines, Falling In Love).

Avec seulement dix titres, c'est le genre de disque qu'on peut écouter en boucle sans se lasser.