Avant d'accueillir les Pigeons Detectives surexcités ce vendredi 17 mars, la Maroquinerie a reçu le groupe français
Wild Times mené par le chanteur Antoine Bretillard.
En attendant la sortie de leur tout premier EP le 28 avril prochain, les quatre musiciens ont chauffé les planches de la scène du XXème arrondissement. Avec sa voix originale, envoutante, nasillarde et lancinante rappelant celle de Brian Molko, Antoine fait résonner les paroles en anglais de ses chansons sur un rythme de batterie parfois plus disco que rock. La salle ne semble pas très réactive aux transitions parlées un poil trop philosophiques entre chaque morceau. Wild Times a su installer un univers captivant et crédible. Quand
The Pigeon Detectives débarquent sur scène, la température monte de plusieurs degrés.

Avant même que Matt Bowman n'ouvre la bouche, on a traversé la manche. Jean slim noir, converses montantes rouges, chemise à carreaux boutonnée jusqu'en haut, petit bonnet kaki. Nous sommes à Leeds, au nord de l'Angleterre, ville d'origine de cette bande de fous à lier. Le concert démarre à fond. Le premier titre,
Enemy Lines, est un single extrait du nouvel et cinquième album
Broken Glances. Matt saute dans tous les sens, se renverse des bouteilles d'eau tous les deux titres sur ses cheveux frisés qui lui collent au visage, le public est trempé. Il fait tourner son micro une fois, deux fois, trois fois, et le rattrape en plein vol avec une aisance déconcertante. Lorsque son pied de micro tombe par terre à cause de ses cabrioles, Matt Bowman ne bronche pas, confiant. Des fans le remettent gentiment à sa place, le chanteur sait installer une véritable complicité avec son public. Il se jette depuis la grosse caisse en écartant les jambes. Le tempo des morceaux est bloqué à 130. Lorsqu'ils interprètent
Emergency, le public est en furie. Matt fait des « checks », chante une sérénade à un gros barbu chevelu au premier rang. Le batteur Jimmie Naylor reste stoïque tandis que le chanteur complètement barré fait monter la moitié du public sur scène sur
Romantic Type. Parfois, on entend du Bloc Party, comme sur
Animal ou sur
Lose Control.

Quand il ne lance pas des hectolitres d'eau sur les fans de la fosse, Matt Bowman bénit le premier rang avec sa serviette pleine de sueur. Il ne s'arrête pas une seconde, ou presque. Quand Olivier Main passe sur le devant de la scène avec un beau solo de guitare pour le titre
Keep On Your Dress, le frisé monte sur des amplis et reprend son souffle.
En bis, le quintette de Leeds interprète
I'm Not Gonna Take This et
I'm Not Sorry, deux titres surpuissants, deux négations, achevant les fans qui avaient encore un tant soit peu d'énergie. Les Anglais ont montré ce qu'était le rock, le vrai, libéré, irrévérencieux.