Chronique Album
Date de sortie : 06.10.2017
Label : Bella Union
Rédigé par
Jean-Christophe Gé, le 11 octobre 2017
Avec tous ces changements dans leur line-up, les capitaines rescapés ont des raisons d'être triste. Mais plus flegmatiques que jamais en plein Brexit, les britanniques se disent que l'incertitude est source de changement qui, sait-on jamais, peut aussi être positif. Changeant donc de guitariste, de batteur et de bassiste, ils profitent des déménagements pour accueillir un claviériste. Bien sûr le groupe a dû trouver une nouvelle méthode de travail...
Alors que sur leur précédent album ils avaient voulu écrire les meilleures chansons possibles dans leur style, sur Sun Bridge ils ont d'abord voulu retrouver leur son. L'album ressemble donc un à un journal d'expérimentations qui s'avèrent plus réussies à mesure que l'on avance dans le disque. Ainsi, le premier titre semble être là pour le remplissage et le très dispensable Early Rivers n'est que nappes de synthés qui manquent de sens comme son titre. A l'autre bout de la playlist, Relive, qui porte lui aussi bien son nom, est un morceau lumineux comme un beau matin de printemps.
Le cheminement est un peu pénible et je ne suis pas certain qu'il était nécessaire de le documenter, et d'écouter le groupe tâtonner avec la place du synthé. Le premier morceau vraiment séduisant est ainsi Destination Memory qui, malgré ses sept minutes, donne son premier souffle à Sun Bridge. Mais c'est deux morceaux plus tard que le groupe maîtrise le mieux l'exercice et dévoile la première pépite de sa nouvelle formule avec un hypnotisant None In A Million construit de manière très ambitieuse sur une boucle vocale.
L'ironie réside ici dans le fait que les derniers morceaux de l'album auraient pu figurer sur leurs précédents disque. Le groupe est parti très loin et à découvert que la terre était ronde comme un bon disque.