Chronique Album
Date de sortie : 09.03.2018
Label : Cooking Vinyl
Rédigé par
Simon Cordat, le 6 mars 2018
Embrace ont pour habitude de s'envoler dans les charts britanniques, un peu à la manière de leur musique rêveuse. Propulsé sous les projecteurs en 1998, The Good Will Out proposait une alternative à cette décennie brit-rock compacte et saturée de hits. Embrace tentaient alors un numéro immuable de funambule, au-dessus des scènes rock et électroniques florissantes. À l'heure des 20 ans de cette première publication tout de même remarquée en son temps, le groupe revient avec Love Is A Basic Need.
Constitué d'arrangements sophistiqués, l'album emprunte les ambiances lentes et aspirantes d'Imagine Dragons, ou d'un Coldplay actuel. Pourtant désignée comme single avec un clip, l'amorce The Finish Line avance en piétinant dans un climat trop abrupt. Rattrapés par une pensée plus diffuse de sa musique, Embrace semblent s'être fait piéger par ce qu'ils ont eux-mêmes semé. Comme un manque de fantaisie, Never ouvre et ferme l'espoir aussi brièvement qu'un ascenseur.
Rebutés par la réitération structurelle du morceau précédent, il nous faut chercher plus en profondeur. Car en effet, les ballades-hymnes sont produites par un travail forcené qui laisse déçu, par manque de surprise.
Présents mais minoritaires, certains titres relèvent toutefois une plus forte attraction pour la mélodie allongée et vibrante. Refrain libérateur sur Wake Up Call, déhanché spatial sur les couplets de Snake Oil, c'est avec autant d'engouement que le quintet donne à manger à quelqu'un d'affamé. Plus loin, All That Remains monte un peu plus en puissance avec un rythme de batterie et un son plus convaincants. Une guitare électrique frustrée pointe le bout de son nez pour les dernières notes de Rabbit Hole, et devient l'apport rock que l'on cherchait jusqu'ici.
Après quelques vers parfois indigestes, le dernier morceau nommé Love Is A Basic Need est celui que l'on approuve le plus. Un moment où la formation semble être davantage derrière ses instruments, face à l'épaisseur synthétique habituelle. D'une certaine façon bien plus doués pour secouer les sons de guitares dans les machines, on retrouve les anglais plus authentiques et véridiques. Comme si l'intention l'emportait.
Étouffant d'esprit commercial, Embrace font l'emprunte d'un autre faux-pas après celui de 2014. La représentation de Love Is A Basic Need est un aimant à l'attraction trop faible qui aspire lentement les tympans.