Chronique Album
Date de sortie : 30.08.2019
Label : Nul Records
Rédigé par
Pierre-Arnaud Jonard, le 5 septembre 2019
Si le post-punk a le vent en poupe ces derniers temps au Royaume-Uni avec des groupes comme IDLES, Fontaines D.C. ou The Murder Capital, The Futureheads avaient un temps d'avance sur tous ces derniers puisqu'ils œuvrent dans le genre depuis presque vingt ans. Il était donc normal qu'ils nous reviennent pour réclamer une part du gâteau post-punk qui leur est due. Surtout que l'on avait plus eu de nouvelles du groupe de Sunderland depuis Rant, sorti en 2012.
Powers débute de la meilleure des manières avec un Jekyll sec et tendu, titre post-punk jouissif qui met d'emblée la barre très haute et augure du meilleur pour la suite. Mais, et l'on va vite s'en rendre compte, l'album ne se contente pas de creuser le sillon post-punk, le combo délivrant une musique où l'on peut entendre tant l'influence des Jam (l'élégant Stranger In A New Town) que celle de Fugazi avec en sus un côté pop que ne possèdent généralement pas les combos post-punk.
Ainsi se place Across The Border, petite bombe pop punk que ne renieraient pas les Buzzcocks et brûlot anti-Brexit. Le titre suivant, Electric Shock, a quant à lui un côté encore plus ouvertement pop et s'avère comme l'un des sommets du disque. The Futureheads, tout au long de cet album, convoquent ce que le rock anglais a produit de meilleur à l'instar de ces Listen, Little Man! ou Idle Hands qui nous rappellent le meilleur de XTC avec cette pop étrange et baroque.
Powers, et c'est sa grande force, s'aventure sur un grand nombre de territoires musicaux différents, toujours avec classe et brio. Le disque ne compte aucun moment faible et l'auditeur est impressionné de voir un groupe être capable d'être aussi brillant et efficace lorsqu'il se montre post-punk que lorsqu'il se dévoile pop. Le disque s'achève sur un grandiose Mortals, titre post-punk lancinant, répétitif et inventif.
Avec Powers, The Futureheads nous offrent un superbe album qui montre que, après vingt ans de carrière, les anglais restent tout aussi intéressants qu'à leurs débuts. Un comeback retentissant et l'un des grands albums de cette rentrée.