Field Music

Alors que le monde se confine, il semble que la période ait un effet inverse sur les frères Brewis. Dans une forme étincelante, la créativité de Field Music semble totalement débridée. Le groupe traverse une période de productivité intense : après le très réussi Making A New World, sorti début 2020, accompagné de quatre singles, les voilà déjà de retour avec l’ambitieux Flat White Moon.

Field Music est un groupe à part sur l’échiquier de la musique anglaise. Délicieusement anachroniques, ils s’inscrivent dans une lignée en voie de disparition de british pop mélodique et excentrique, entre XTC, dont ils sont les évidents héritiers, et les Sparks.

Et c’est encore une moisson formidable qu’ils nous livrent sur ce Flat White Moon. Le groupe laisse libre court à toutes ses inspirations. Propulsée par une guitare acoustique et une basse irrésistible, Do Me A Favour, un des sommets de l’album, évoque les mélodies de Squeeze. Avec sa ligne de basse hypnotique et ses effets backwards, la psyché Orion From The Street pourrait être tiré d’un album de The Dukes Of Stratosphear. No Pressure et son génial vidéo clip sous forme de tuto YouTube ainsi que You Get Better lorgnent vers le Prince d’Around The World In A Day, à coup de chemises à jabot multicolores et de funk au cordeau.


L’influence des Beatles est aussi omniprésente, et nulle part ailleurs plus que sur la superbe When You Last Heard From Linda, qui semble tout droit sortie de l’album blanc avec ses cordes orientales, et sur la baroque et hautement McCartneysque Invisible Days.

Sur Flat White Moon, Field Music creusent le sillon ouvert avec leur album précédent : leur habituelle musicalité et créativité débordantes couplée avec une production chirurgicale mais aussi plus de spontanéité et de feeling de groupe dans les performances. Ils signent ce faisant un des albums les plus accessibles et réjouissants de leur discographie.