Otzeki

Les clubs sont fermés. Qu'à cela ne tienne, il nous reste Otzeki. Trois ans après son brillant premier album Binary Childhood, le duo londonien nous revient pour un deuxième disque qui confirme que la hype qui les avait entourée à leurs débuts n'était pas surfaite.

Now Is A Long Time est dans la continuité de Binary Childhood mais avec un son plus ouvertement orienté club que ne pouvait l'être celui du premier. Il n'y a qu'à entendre Max Wells-Demon pour s'en convaincre. Ce titre rappelle les sorties du label hollandais Go-Bang à l'époque des premières raves. Un morceau qui invite aux soirées, à la fête, à la danse.

On sent tout au long des plages qui composent le disque une grande connaissance de la part du duo de la culture dance. L'influence de l'UK Garage est à cet égard particulièrement prégnante mais elle n'est pas la seule. Les deux cousins Mike Sharp et Joel Roberts ne se contentent pas de titres uniquement orientés club, ce qui donne toute sa saveur à cette galette. Ils savent aussi évoluer vers des univers plus ouvertement pop comme sur Unthunk, Familiar Feeling ou le particulièrement réussi Used To Wonder. En fait ce disque couvre un spectre musical extrêmement large qui va du son rave à Underworld en passant par Radiohead (Emotional Retail), l'ambient (Remember) ou la techno berlinoise (Leave Yourself Alone qui rappelle les productions Tresor). Le falsetto de Mike Sharp convient parfaitement aux morceaux et les entoure d'un halo un peu mystérieux.

Now Is A Long Time, à la première écoute, peut paraître un peu froid, hermétique même, mais c'est parce que le duo a créé un opus particulièrement complexe qui mérite une attention soutenue pour en prendre toute la mesure. C'est un disque long (près d'une heure), le groupe ayant su donner à ses compositions toute l'ampleur qu'elles méritaient.
Now Is A Long Time est pensé comme un voyage et on ne s'ennuie jamais au cours de celui-ci. Otzeki font preuve d'une grande maturité avec ce nouveau disque qui les consacre définitivement dans les groupes majeurs de l'électronique anglaise.