Elder Island

Trio de synth pop originaire de Bristol et composé de la violoncelliste Katy Sargent, du bassiste Luke Thornton et du guitariste-claviériste David Havard, Elder Island sortent en cette fin du mois de mai et du retour des beaux jours leur deuxième album au titre ambigu, Swimming Static.

Le disque, plus pop que son prédécesseur, débute par Embers, ses violoncelles, et cette montée en puissance, des « tic-toc » mystérieux, en passant par les chauds accords de piano et les notes de synthétiseur qui vont et viennent comme un boomerang. Jusqu'aux harmonies et à la voix chaude de Katy Sargent. Une belle entrée en matière.
Purely Educational, sorti en single il y a quelques semaines (et l'on comprend pourquoi !), est redoutable avec sa boucle de synthé et son beat simple, le tout emporté par la voix chaude de la chanteuse. Résolument pop, son rythme entraînant est parfait pour danser... On retrouvera également un rythme addictif sur Small Plastic Heart, titre electro-pop à la fois dansant et planant.


Comme dans de nombreux titres dansants de nos jours, le goût est doux-amer sur Sacred, car les paroles contrastent avec le rythme entraînant du morceau. On ne peut rester statique (!) ni ne pas chanter « Then aside, from time to time / The pressure builds in my head ».
Mais judicieusement placé à la moitié de l'album, Here Am I, moins dansante et plus planante mais non moins plaisante, permet de faire retomber la pression et de se poser au cas où l'on serait toujours en train de se déhancher. La puissante Queen Of Kings prend alors la suite, la chaude nappe de violoncelle soulignant gracieusement le chant de Katy. L'instrumentation et les percussions apportent une touche quasi orientale au morceau, avant de nous entraîner dans une partie sonnant très moderne avec de rapides notes de synthétiseur qui tranchent avec le début du titre. Le titre s'envole progressivement pour retrouver cette atmosphère dansante que nous avions délaissée le temps d'un titre. Le tout est subtilement agrémenté de notes de violoncelle çà et là.

Feral reprend la recette réussie des titres précédents, avec quelques accords de guitare en plus, une ambiance menaçante à l'attitude légèrement défiante, confirmée par les paroles « Did you, did you, were you, were you / Staring out the window / Talking in the mirror / Waving at the devil ». Plus minimaliste et planante comme Here Am I, Intertwine ralentit le rythme de l'album et débouche sur Cannonball, à la fois sombre et épique, rappelant par certains côtés le français Woodkid.
Le disque se clôt en douceur avec la décontractée Late At Night et ses moments suspendus, permettant de reprendre son souffle de la plus belle des manières après avoir dansé pendant les deux tiers de l'album.

Avec sa production impeccable et des titres à la fois variés mais équilibrés, Elder Island nous propose donc un album cohérent et terriblement addictif.