Villagers

A un rythme quasi cyclique, Villagers nous abreuve de sa moisson de nouvelles chansons avec Fever Dreams, cinquième album studio porté par Conor O'Brien fêtant ses dix années de carrière.

C'est ainsi que nous avons pu constater tout au long de cette décennie l'évolution de l'auteur / compositeur / interprète irlandais. Ces années ont vu le talent du multi-instrumentaliste s'étendre pour imprégner ses disques de divers univers musicaux tous parfaitement exécutés.
De la pop rêveuse de Becoming A Jackal à la musique électro-douce de The Art Of Pretending To Swim, il y a entre les deux de multiples va-et-viens ayant permis de disséminer tout du long des sonorités jazz, folk voir expérimentales avec toujours ce soin apporté aux harmonies classiques qui subliment le tout.

Au travers des cinq albums, c'est aussi la plume de Conor O'Brien qui touche au cœur. Loin des clichés du chanteur romantique, les textes mettent en exergue la complexité des sentiments, les multiples contradictions liées aux relations humaines. Passer à la loupe les aléas de la vie tout en y distillant quelques touches d'espièglerie, voilà le talent de songwriter que Villagers vient ici confirmer.


Nous retrouvons dans Fever Dreams le socle solide qui a fait le succès des disques précédents avec cette fois ci une tendance affirmée vers la chaleur des cuivres et la rythmique sensuelle et fluide du jazz comme dans les titres The First Day, So Simpatico et Circles In The Firing Line.
De là on pousse l'exploration avec les échos hypnotiques en mode free jazz de Restless Endeavour, où la voix envoutante de Conor O'Brien résonne vague après vague.


La guitare se fait plus subtile sur cet album et laisse le premier rôle au piano sur Deep In My Heart et Full Faith In Providence. Le sens de la mélodie est à son paroxysme sur Momentarily qui, avec un chant doux mais affirmé entouré de chœurs féminins gospel, touche à la perfection pop grâce à une belle richesse de sons.

Avec Fever Dreams, Villagers continue de maintenir une très haute qualité d'écriture, sachant que cet univers est bien celui de Conor O'Brien seul. Cependant, et comme expliqué dans l'interview donnée à cette occasion, le travail a été plus collaboratif avec entre autres le mixage cette fois-ci laissé à David Wrench. En seulement dix titres, Villagers affirme son talent et le retour en France de l'un des groupes les plus doués des années 10 (et oui, nous en sommes déjà là !) est très fortement attendu.