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Villagers

Paris, Album de la Semaine - 9 janvier 2013

Live-report par Amandine

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Il y a quelques semaines, Villagers nous avait déjà fait le privilège d’une visite parisienne afin de nous dévoiler, le temps d’un concert sublime à l’ambiance feutrée, son deuxième album, {Awayland}, avant sa sortie prévue ces prochains jours. Aujourd’hui, c’est à l’occasion de l’enregistrement de l’Album de la Semaine que nous retrouvons Conor O'Brien et ses comparses pour une douzaine de chansons en comité restreint.

Pour avoir la primeur de ce concert, il fallait au préalable se confronter au jeu d’un enregistrement télé. Ici, tout commence dans une ambiance triviale avec les Guignols de l’Info. Nous sommes alors bien loin de la douceur des titres des Irlandais avec l’humour parfois gras et grinçant des marionnettes. Changement de plateau et de décor mais comme toute chose se mérite, il faut d’abord passer par la case « enregistrement de séquences d’applaudissements face à une scène vide » et l’exercice s’avère être toujours aussi difficile. En effet, comment se prendre au jeu lorsqu’on ne se trouve pas dans le feu de l’action ?

Passés ces quelques moments plus ou moins désagréables, on nous annonce enfin l’arrivée de Villagers et dès lors, nous oublions les désagréments. Comme à chaque fois, un sourire béat illumine nos visages benêts. Conor, bonnet vissé sur la tête, pantalon aux larges ourlets retroussés et gros pull en laine marine, semble tout droit sorti d’une plage irlandaise en hiver et le reste du groupe brille par sa sobriété. Il attrape sa traditionnelle petite guitare et commence le set par The Waves, premier single issu du second album. Le son est à la fois doux et percutant et la voix de Conor prend littéralement possession du studio. Malgré le manque de naturel du public (qui commence un balai « debout/assis/debout » incessant et perturbant), l’ambiance s’installe tout naturellement. La quasi-totalité des titres joués ce soir (à l’exception de Becoming A Jackal et Mysteries Of Love) sont nouveaux et pourtant, nous paraissent déjà bien familiers. Ceci vient probablement du fait que cet album tourne en boucle sur nos platines et que nous ne nous en lassons pas.

Earthly Pleasure s’envole en même temps que les aigus du chant du jeune O’Brien pour arriver au paroxysme de ce concert. Bien que moins acoustique et intime que son prédécesseur, {Awayland} réussit prodigieusement à nous transporter dans l’univers fragile et mélancolique de Villagers. Ces changements permettent également aux musiciens de tenir une place plus importante et le résultat n’en est que plus chaleureux et convaincant.
Pour le rappel, Conor débute en solo et en acoustique avec la merveilleuse Mysteries Of Love. Cette chanson, écrite par David Lynch et son compère Angelo Badalamenti (présente sur la bande originale du film Blue Velvet) nous amène vers une beauté fragile et instable, émouvante à souhait, qui permet au jeune chanteur de dévoiler encore un peu plus tout son talent. Nous aurions pu nous en tenir à ce moment de grâce mais le groupe décide d’en rajouter une couche avec Becoming A Jackal. Si les réactions sont timides, la joie se fait tout de même sentir. Encore une poignée de titres et c’est déjà l’heure des au revoir.

Malgré des conditions pas toujours optimales, Villagers ont ce soir enfoncé le clou avec ce concert époustouflant. A n’en pas douter, {Awayland} fera beaucoup parler de lui ces prochaines semaines...