Palace

Avec ce troisième album publié à un rythme cyclique (tous les trois ans depuis So Long Forever en 2016), les londoniens de Palace nous apportent ainsi en ce début 2022 avec Shoals de quoi nous faire oublier ces temps si durs qui n'en finissent pas. Ainsi, la recette gagnante du jeune et prolifique quatuor est à nouveau appliquée et de façon généreuse : le tracklisting déroule pas moins de douze titres qui se glissent dans nos oreilles avec une douceur très agréable.


La voix du chanteur Leo Wyndham gagne ici en justesse. Le timbre falsetto atteint une maitrise qui nous renvoie sur des titres tels Killer Whale ou Friends Forever aux harmonies cajoleuses des frères Gibbs (non, sans les rugissements disco ni les tonsures apparentes). Se maintenant tout du long dans un registre pop atmosphérique, peu de place est faite à l'improvisation. Fade, Lover (Don't Let Me Down) , Gravity et Shoals, singles particulièrement représentatifs du répertoire du groupe, offrent des arrangements riches aux mélodies rêveuses.


Cependant, bien qu'agréable sur la totalité de l'écoute, on regrette un manque de relief sur la globalité des pistes tant les possibilités vocales et le talent de composition ne laissent aucun doute. Un peu comme si Palace avaient manqué ici d'audace, ce qui n'eut été en rien déplacé avec un troisième album. Une réaction apaisante aux temps de folie que nous traversons en ce moment ? Peut-être un début de maturité dévoilant plus de profondeur dans les textes et pour laquelle la musique ne saurait perturber cette évolution.

Au final, Shoals, bien que très bien réalisé, souffre d'un manque de témérité, nous privant de renouveau s'agissant du répertoire de Palace depuis 2016. Pour les fans, point de déception et un album aussi raffiné que Shoals trouvera quoi qu'il arrive sa place dans les discothèques pour un réel moment de détente bien méritée.