Vendredi 18 novembre, 20h10. Alors que du côté de La Cigale, les bretons de Her ont déjà bien entamé leur set, c'est dans la salle voisine de la Boule Noire que
Goat Girl font leur entrée sur scène pour leur première représentation en dehors du Royaume-Uni, dans le cadre de cette édition 2016 des inRocKs Festival, partageant l'affiche avec les texans de A Giant Dog et les londoniens de Palace.

Alors que les premiers rangs s'avancent, les quatre jeunes anglaises ne tardent pas, débutant les hostilités sur
Scum, face B de leur
debut single paru il y a quelques semaines. Le titre met de suite dans l'ambiance et introduit sans mal le son Goat Girl, à base de mélodies subtiles, d'un jeu de batterie primal et de la voix Courtney Barnett-esque de la chanteuse, accompagnée sur le refrain par la bassiste et la seconde guitariste.
Interprétant pas loin d'une dizaine de morceaux, dont probablement aucun ne dépasse les trois minutes et que certains peuvent être vus depuis quelques temps sur Youtube, Goat Girl enchaînent les brûlots rock'n'roll, dont un
The Man qui, avec leurs deux chansons phares, fonctionne le mieux en live, et quelques compositions relativement plus posées, dont la déjà classique
Slowly Declines.
Le groupe termine bien évidemment sur le bouillonnant
Country Sleaze. Dès que retentit la ligne de basse du titre, la foule applaudit et se déhanche fortement sur la batterie effrontée et le riff de guitare enivrant du morceau, notamment sur son dernier tiers où la voix de la chanteuse se fait alors enragée et grisante. Rappelant en terme de rythmique les Libertines et les premiers Arctic Monkeys, Goat Girl sont encore timides en live mais possèdent beaucoup de potentiel et, surtout, de futurs hits que l'on va clairement entendre ces prochains mois, que ce soit sur disque ou sur scène.

Changement de ton radical avec
A Giant Dog, second groupe à l'affiche de cette soirée des inRocKs Festival à La Boule Noire. Venus tout droit d'Austin, les cinq musiciens offrent un set au punk rock brut de décoffrage, assez efficace même si quelque peu répétitif et bas du front sur la longueur. Porté par une Sabrina Ellis très peu habillée, le quintette met le feu durant plus d'une demi-heure au cours de laquelle la salle de La Boule Noire s'est progressivement remplie.

Troisième genre musical avec l'arrivée de
Palace qui viennent clôturer la soirée sur leurs meilleures chansons, tirées principalement de leur dernier EP
Chase the Light et leur premier album sorti il y a tout juste deux semaines. Le début du show s'adresse aux fans de la première heure avec la présence de l'électrisant
Head Above the Water et de la ballade
Kiloran, tandis que le reste du concert se concentre sur
So Long Forever, le quatuor interprétant une bonne moitié du disque, à commencer par
Have Faith dont le côté épique prend vraiment corps sur scène.
La pop classique de Palace prend ici une tournure presque rock, jouant avec les effets des guitares et durcissant le jeu de batterie, sur des
Break The Silence et
Bitter qui suscitent davantage d'intérêt que dans leurs versions studio. Les morceaux plus posés tels que
Holy Smoke et
It's Over possèdent eux un air de Coldplay des débuts, notamment grâce aux cordes vocales de Leo Wyndham qui par moment illuminent La Boule Noire.
Belle soirée donc que cette première date parisienne des inRocKs Festival à La Boule Noire. Permettant de faire de nombreuses découvertes musicales chaque année, le festival n'aura encore une fois pas dérogé à la règle en ce vendredi 18 novembre.