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Zac Lawrence

The Hate

Zac Lawrence - The Hate
Chronique Album
Date de sortie : 01.12.2023
Label : SO Recordings
3
Rédigé par Laetitia Mavrel, le 18 décembre 2023
Les vacances de Noël son enfin là, une majorité d'entre nous s'apprêtant à lever le pied tout en préparant les fêtes qui verront votre tension atteindre des sommets, surtout le soir du réveillon (petite pensée aux tablées qui accueillent jeunes enfants et vieux oncles grincheux). Pour trouver la paix intérieure durant cette période troublée deux solutions : la méditation et l'écoute du premier album solo de Zac Lawrence, intitulé The Hate.
J'anticipe immédiatement votre question : Zac Lawrence est le nom du jeune et très expressif chanteur de DEADLETTER, petite bande post-punk bouillonnante établie à Londres nous ayant offert à ce jour une belle série de singles et le très bon EP Heat! il y a tout juste un an. Depuis, les musiciens nous ont plus que convaincus de leur talent scénique, en invités surprise lors de l'édition du Pitchfork Music Festival 2022, en tête d'affiche au mois de mai de la Block Party organisée par les copains du Supersonic et plus récemment dans la fournaise du POPUP! à Bastille, obligeant le public à épouser les murs du club tant il a répondu présent.

Alors que votre chroniqueuse attend patiemment le premier LP du groupe, quelle surprise de recevoir une missive de la plus haute importance avec accusé de réception et cachet de cire du Boss de Sound Of Violence qui lui demande de se pencher toutes affaires cessantes sur ce premier album des plus inattendu. Et en effet, ce dernier réserve son lot de surprises. Nous y retrouvons tout au long des dix morceaux un Zac Lawrence à l'opposé du registre tonitruant qui définit si bien le chaos jouissif de DEADLETTER. The Hate est un album de folk, où la guitare acoustique règne, accompagnée d'une batterie douce, de chants féminins et d'un petit brin de saxophone rendant le tout assez charmant.


Il nous fallait donc partir investiguer sur ce drôle de cadeau d'avant Noël. Nous découvrons alors au travers de différentes interviews que Zac Lawrence a souhaité exprimer un tout autre aspect de sa personnalité se décrivant dans DEADLETTER comme « hurlant à la lune », alors que cet album le représenterait « au calme dans sa chambre à coucher, à la lumière de sa lampe de chevet ». Une bien belle allégorie qui nous éclaire alors sur le contraste qui risquera d'en décontenancer plus d'un.

L'album contient une série de morceaux profonds qui, à la première écoute, nous évoquent les recueils de sentiments et réflexions personnelles faisant le bonheur de la musique folk dite traditionnelle. Zac Lawrence, le nouveau Bob Dyan ? N'allant pas jusque-là, on sent dans ce premier essai une réelle volonté de partager un message, de s'écarter volontairement du personnage volcanique qu'il interprète à la perfection au sein de DEADLETTER. Nous vient alors à l'esprit l'expérience solo récente menée par Grian Chatten de Fontaines D.C., auteur d'un album d'une beauté confondante, lui-même se dépouillant volontairement de son identité de leader du groupe dublinois. Mais, et oui il y en a un, il faut reconnaître que ce disque des plus honnêtes arrive peut-être de façon précoce, nous n'avons en effet pas eu le temps ni le matériel nécessaire pour cranter Zac Lawrence comme icone post-punk et ainsi apprécier à sa juste valeur cet exercice de mise à nue de son répertoire.


Bien qu'interprétés de façon très juste et imprégnant le disque d'une atmosphère douce et bucolique, aucun morceau ne sort réellement du lot. Le rythme est en effet plutôt linéaire : l'entrée en matière qu'est Tracheotomies, suivie de The Great Rodeo Star's Return, aiguise notre curiosité mais il n'y a que trop peu de relief par la suite. Le chant grave encore un peu balbutiant s'allie étrangement avec cette pop aux tonalités fleurie, nous faisant saluer le courage de Zac Lawrence à partager avec nous ce disque très personnel, tout en attendant impatiemment la suite de ses pérégrinations avec DEADLETTER, formation au potentiel tellement énorme qu'elle ne demande qu'à exploser.

The Hate est donc une escapade solo agréable mais dont l'auteur se cherche encore, nous rendant encore plus impatients quant à la suite s'agissant de sa formation d'origine.
tracklisting
    01. Tracheotomies
  • 02. The Great Rodeo Star's Return
  • 03. Glued
  • 04. Moreish
  • 05. Allowances For Devotion
  • 06. A Day At The Carnival
  • 07. Unreasonable Deeds
  • 08. Whispers
  • 09. Man Overboard
  • 10. Respite
titres conseillés
    Tracheotomies, Whispers, Man Overboard
notes des lecteurs