A 19h, scène Bagatelle, tandis que les Ogres de Barback content en musique leurs histoires rocambolesques et que la savoyarde Madjo offre à son public sa folk teintée de soul, Yelle s’invite sur la scène du plateau télé France 4. Dès son arrivée sur scène, ce sont des dizaines de festivaliers qui se pressent pour venir applaudir la chanteuse effrontée venue entonner son titre phare Je Veux Te Voir.
Quelques minutes plus tard, sur la scène Domino, les musiciens de Quadricolor jouent leurs premiers accords. Les quatre garçons, très jeunes, sont pourtant déjà plein d’assurance. Il faut dire qu’ils n’en sont pas à leur coup d’essai. Les Niçois, petits protégés des Inrockuptibles, ont déjà fait la première partie de Deportivo. Le public, collé à la scène, est présent et bien présent, sautant tout au long du concert. Énergiques et efficaces, bien que peu communicatifs avec l’assemblée, les quatre risquent à coup sur de continuer à faire parler d’eux. Leur titre Clammy Fingers, joué en dernier, recueille d’ailleurs tous les suffrages, à voir l’engouement des festivaliers.
C’est ensuite le tour de Moriarty de diffuser son folk onirique quelques centaines de mètres plus loin, sous le Dôme. La chanteuse Rosemary, vêtue d’une robe rouge, grise et noire, une couronne de fleurs rouge dans les cheveux, rouge aux lèvres, arrive sur scène après ses musiciens. Impassible, elle esquisse de temps en temps de sages sourires. Le groupe a bien évolué depuis ses débuts avec Jimmy. Avec la sortie de The Missing Room en mars dernier, il semble s’être imposé dans le paysage musical folk français.
Mais déjà, plus loin, le public se presse pour attendre l’Allemand Patrice devant la scène Paris. A l’arrivée de l’artiste, l’émotion des fans est palpable. Ceux-ci connaissent les paroles de chaque titre par cœur. Le chanteur, proche de son public, le fait participer en lui demandant tour à tour de l’accompagner, de sauter ensemble, ou de lever les bras à l’unisson. La voix soul si claire de Patrice réchauffe les cœurs, qui s’enflamment dès les premières notes de Sunshine.
Difficile maintenant de rejoindre la scène Domino où se produit Ebony Bones. Il faut pour cela parvenir à franchir le mur de festivaliers, très nombreux ce samedi soir. En courant, on arrive assez tôt pour apercevoir la majestueuse chanteuse à la coupe afro enroulée dans ce qui s’apparente à un pagne vert fluo. Ses musiciens l’accompagnent en tapant sur des bouteilles avec des cuillères, un masque en forme d’œil géant sur la tête. Les costumes se succèdent. Bientôt, la plantureuse chanteuse revient vêtue d’une longue robe blanche qu’elle fait virevolter en tournant. Alors qu’elle pousse des cris dans son micro, ses musiciens, sautant sur un pied, font tourner leur chemise en l’air d’une main. C’est parti pour une heure entière d’électro-funk bariolé tout en spectacle.
Plus loin, sur la scène Paris, Asian Dub Fondation font danser les foules. Si leur drum'n'bass des années 90 semble avoir un peu vieilli, leur musique continue à transformer les festivaliers en véritables petites piles électriques. Prônant un discours pro-immigration tout au long du set, le groupe très engagé finit son live par le furieux Fortress Europe. Les festivaliers repartent ainsi bien échauffés pour une nuit d’électro-rock avec les Belges de Goose et les Rémois de The Shoes, le live de The Toxic Avenger, des Petits Pilous, et le DJ set de Djedjotronic.