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Solidays

Paris, du 24 au 26 juin 2016

Live-report rédigé par Déborah Galopin le 2 juillet 2016

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La fin de Solidays approche et le beau temps est toujours au rendez-vous. On trouverait presque ça suspect, mais on ne va pas s'en plaindre. Dernière journée pour profiter des attractions, manger des Churros et bronzer au soleil tout en écoutant de la bonne musique. Cette troisième journée commence de bonne heure. 14h pour les plus courageux avec Livingstone.

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Pour notre part, on attend que Bagarre entame les hostilités sur la scène Domino à 15h. Le devant de scène est presque désert cinq minutes avant le début du concert, mais il faut dire qu'ils ont un sacré concurrent à côté : le match de football France - Irlande est retransmis en direct sur l'écran géant de la scène du Dôme. Pas d'inquiétude, le public sera bien au rendez-vous ! Bagarre nous saluent à leur façon, en répétant des frénétiques « Bonsoir nous sommes Bagarre », agressifs sur fond d'électro et de percussions. Le Gouffre nous embarque et ils en profitent pour glisser deux nouveaux titres avant de poursuivre avec ceux connus. Les musiciens sont en forme, ils se donnent à fond et leurs survêtements de sport ne les empêchent pas d'être à bout de souffle. Ils terminent sur La Bête Est Amoureuse. Celui qu'on surnomme la Bête vient s'accroupir avec nous dans la fosse aux lions, pour jouir en notre compagnie et s'amuser à modifier les paroles. Une bataille emportée haut la main face à un public conquis ! De quoi nous booster à bloc pour profiter des dernières heures de ce festival. Ça tombe bien, car on doit se rendre à l'autre bout de l'hippodrome pour rejoindre General Elektriks sur la scène Bagatelle.

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General Elektriks, ce sont des instruments aux cordes bidouillées, une voix qu'on pourrait tout aussi croire trafiquée et cinq membres tout à fait déjantés. Hervé Salters a beau être derrière son clavier, on le croirait montés sur ressorts, sautant, dansant sans pour autant lâcher une seule fois ses touches blanches et noires. Jessie Chaton, bassiste au look rétro et complètement kitsch incarne à lui seul l'esprit funk. Ils jouent plusieurs de leurs nouveaux morceaux dont Magnets et Whisper To Me qui groove bien, sans oublier Raid The Radio de leur album Good City For Dreamers. Sur Tu m'intrigues le batteur et le percussionniste se lancent dans une battle qui clôture le set. Hervé Salters « ne cherche même pas à comprendre » quand le public les rappellent et se remet illico presto derrière son clavier.

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Du côté d'Ibrahim Maalouf, l'ambiance est plus calme. L'artiste annonce la qualification des Bleus pour ceux qui auraient loupé l'info, ce qui permet de commencer ce concert avec une bonne énergie. Ibrahim Maalouf c'est un peu l'ovni de cette saison, le seul jazzman, avec un orchestre de cuivres derrière lui. On pourrait craindre que les festivaliers s'ennuient, mais Ibrahim sait y faire. Il fait du jazz certes, mais il y apporte des sonorités pop et orientales comme avec Red & White Light. Il n'y a pas de paroles ? Ce n'est pas grave, il fait travailler les vocalises du public, le fait danser... Il glisse une petite référence discrète à Matthieu Chedid qui lui a appris un pas de danse que l'ensemble de la foule s'empresse de suivre. « Ça paraît rien comme ça, mais je vous jure que d'ici, c'est très beau ». Sa musique, « c'est l'hymne des choses essentielles », comme il dit.

À la fin de la prestation d'Ibrahim Maalouf, un compte à rebours est lancé ! Il nous reste dix-sept minutes avant que ne débute la Color Party. À quelques minutes de la fin, chacun se presse et se bouscule pour avoir son sachet de pigments, tendant la main pour espérer en attraper un, alors que la foule nous emporte. 3. 2. 1... Des poussières roses, jaunes, vertes, bleues, oranges volent au-dessus de nos têtes, se mélangent, sur fond de musique électro, remplissant la foule dans une joie communicative. On ne voit plus rien qu'un nuage de couleurs pendant quelques secondes avant qu'il ne se dissipe et qu'on découvre le résultat des pigments sur nos peaux et vêtements.

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Pas le temps de s'attarder, Jain commence sa prestation à 19h et la pelouse de Bagatelle est déjà réquisitionnée par le public. Des écrans télévisés entourés d'un décor cartonné aux motifs africains rappellent qu'elle a vécu plusieurs années à Congo-Brazzaville, lieu qui lui a permis de trouver ses influences. Les premières notes de Makeba retentissent sur lesquelles elle fait son entrée. « Je peux officiellement dire que c'est la plus grosse scène que je n'ai jamais faite », nous avoue-t-elle. Pourtant malgré sa tenue d'enfant sage, Jain ne montre aucune marque de timidité et gère elle-même instruments et loopers. Elle nous chante une nouvelle chanson sur Paris qui prend une tournure toute particulière depuis novembre. Presque toutes les mains se tendent, deux doigts levés, en signe de paix. Une émotion forte nous traverse, mais pas le temps de s'appesantir puisque Jain est là pour nous communiquer sa joie de vivre au son reggae et électro.

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Avant le passage du groupe rap américain Cypress Hill, Antoine De Caunes vient nous saluer, suivit par Bill Gates qui lui aussi traîne dans les parages. On se dépêche tous de sortir nos smartphones pour immortaliser sa courte apparition. La France maintient la contribution au fonds mondial de lutte contre le Sida et il tient à nous en féliciter. Il est vite remplacé par le groupe attendu qui est heureux de nous revoir et compte bien faire comme il le dit lui-même du « hip-hop shit ».

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Il est déjà 21h et les Naive New Beaters foulent les derniers la scène du Dôme. Ils se présentent dans une drôle de combinaison blanche recouverte d'éclaboussures de peintures et un burger géant couronne la tête de David Boring. Ils nous présentent plusieurs morceaux de leur troisième album qui sortira le 22 juillet. Déjantés comme on les aime, ils chantent La Onda, Live GoodRun Away. Le fameux déhanché sulfureux de David Boring a de quoi en choquer plus d'une, mais au lieu de ça, plonge le public dans des éclats de rires complices. Pour Heal Tomorrow, Izia est également de la partie et communique son énergie explosive. Les voir sur scène est toujours un plaisir, plaisir de toute évidence partagé puisqu'ils font un énième rappel qui n'était pas prévu.

Louise Attaque clôture le festival. Nous repartons chez nous, avec un bout de nostalgie. Trois jours marqués principalement par la musique électronique et rock, un panel d'artistes variés et surtout une bonne ambiance. Artistes comme public semblent heureux d'avoir répondu présent pour cette dix-huitième édition et c'est bien là l'essentiel.
artistes
    Bagarre
    Get A Room!
    Jeanne Added
    Nôze
    Embrace
    Tiken Jah Fakoly
    Youri Menna
    Soom T
    Talisco
    Livingstone
    Mahssi
    Cypress Hill
    Christian Olivier
    Elhadji Tsugi Crew
    Petit Biscuit
    Louane
    Léo et les fées Papillon
    Naive New Beaters
    General Elektriks
    Louise Attaque
    Jain
    Ibrahim Maalouf
    Biga*Ranx
    dOP
    St Germain
    Mark Dybul
    Aymeric Caron
    Presteej
    Vincent Cespedes
    Reza
    Forro de Balkao
photos du festival