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Very Good Trip Festival

Bellocq, du 6 au 8 juin 2025

Live-report rédigé par Laetitia Mavrel le 13 juin 2025

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dimanche 8
Pas de grasse matinée en ce dimanche éclatant, car le Very Good Trip Festival embauche dès 14h au château. Le dimanche c'est le jour des familles et des malchanceux qui étaient d'astreinte les deux précédents jours, alors on enfile son bermuda, on se tartine de crème solaire indice 50 et on file à Bellocq pour une après-midi détente et grosses guitares.


Quoi de mieux qu'un peu de douceur pour commencer cette dernière journée ? Rendez-vous avec Montañita, formation nous venant de Clermont-Ferrand et menée par Alexandre, Pascal et Fanny. C'est une vague de dream pop qui se repend dans l'enceinte du château, à l'heure où les festivaliers chillent les doigts de pieds en éventail sur la pelouse. Un set rempli de poésie lyrique et moderne, porté par de très élégante nappes de synthé, aériennes et presque ouatées, qui nous emmènent haut dans les cieux. Les guitares sont elles aussi bien présentes, électriques comme acoustiques, et on apprécie énormément les influences très marquées par les pionniers de Slowdive, que l'on retrouvent dans leur premier album paru en 2024 Dummy Light In The Chaos. C'est une très belle escapade onirique que nous proposent Montañita en ce début d'après-midi, et cette série de ballades toutes aussi douces qu'affirmées est une entrée en matière idéale pour ce dimanche après-midi enchanté.


Il est 15h, et bien que la chaleur soit déjà au rendez-vous, c'est bien avec un thé à la menthe brûlant que nous préparent nos deux crêpières de charme au stand restauration que nous nous requinquons pour aborder ce qui va être la rencontre la plus improbable de votre chroniqueuse durant le festival. Le plus fidèles d'entre vous aurons noté qu'en matière de sport, seule l'ovalie figure au carnet de bal de la rédactrice de ces lignes, surtout lorsqu'elle se pare d'un maillot rouge et d'un dragon sur son drapeau. Dès lors, c'est un sacré challenge cette après-midi que de consacrer ces quelques lignes à l'une des plus grandes légendes du ballon rond qui a officié en France et à l'international, qui plus est marseillaise, connaissant l'antagonisme un peu bête qui réside entre la citée phocéenne et la capitale, QG de Sound Of Violence. Eh bien c'est pour l'amour du rock et pas des moindre, celui des pères fondateurs de toute une génération de kids des 90s dont nous faisons partie, Oasis, que nous nous plions à l'exercice. Le rapport ? Il s'agit ici d'Osiris, tribute band mené par Eric Di Meco, qui depuis quelques années déjà parcourt la France et le monde pour partager sa passion des frangins Gallagher. Il est à noter que le groupe a réussi à obtenir les louanges du très exigeant Guardian et, surtout, été adoubé par Noel Gallagher lui-même. Ainsi, c'est un set mancunien qui se déroule, avec un condensé des meilleurs titres d'Oasis interprété avec beaucoup de brio.
N'étant pas au fait des cover bands, il s'agit ici de notre premier concert du genre, et ce qui nous marque est le timbre de voix d'Axel, très similaire à celui de Liam. On apprécie d'autant plus que ce dernier ne tente pas de singer son auguste modèle (nous éviterons donc l'anorak sous les 30 degrés et les engueulades sur scène). Eric Di Meco tient la basse et très modestement se plante derrière son chanteur et ses deux guitaristes, comme pour ne pas attirer tous les regards sur lui malgré son extrême popularité. Le défilé de tubes se poursuit, et réussi à faire oublier aux plus malheureux tel le patron du festival leur échec cuisant lors de la mise en vente des billets pour la reformation d'Oasis l'été dernier. Osiris font alors l'unanimité et nous permettent d'économiser l'équivalent de deux SMIC en billet de concerts et hôtel cet été.


Dernière ligne droite sous le soleil qui aura été des plus cléments avec nous cette année. Le festivalier en profite pour aller piller le stand de crêpes (cet après-midi avec un assortiment de confitures de cassis et mûre faites maison), entamer une petite partie improvisée de football dans la vaste enceinte, effet Osiris oblige, et se retrouve pour une dernière fois devant la scène pour accueillir une bande de joyeux écossais qui vont nous proposer une formule particulièrement réussie de rock et de funk à en faire trembler les fondements des tourelles. Nous découvrons ainsi pour la première fois High Fade, soit Harry Valentino au chant et à la guitare, Oliver Sentance à la basse et Calvin Davidson à la batterie. Les vieilles pierres, High Fade connaissent bien, venant de la magnifique ville d'Edimbourg, c'est donc la chaleur que ces derniers vont expérimenter durant ce set d'une heure qui va emporter l'intégralité des festivaliers dans un délire mi-hard rock, mi funk, avec une belle pointe de disco rock, l'objectif ici étant de faire danser le bon peuple béarnais.
Le look, c'est primordial, ainsi Harry est vêtu d'un kilt noir de toute beauté quand Oliver opte pour la coupe mulet et le patte d'eph' couronné d'une moustache de biker à rendre jaloux Bruno de Big Mountain County. On termine avec Calvin, parfait sosie d'un jeune Justin Hawkins de The Darkness qui n'hésitera pas à sortir de derrière ses fûts pour entrainer tout ce petit monde dans des danses endiablées. High Fade, c'est un hommage aux plus grands classiques rock tels Grateful Dead ou Mötley Crüe pour ce qui est des solos impressionnants d'Harry, muni de cette patine délicieusement groovy délivrée par la basse d'Oliver. Derrière eux, la frénésie de la batterie qui ne laisse littéralement aucune minute de répit aux festivaliers, ce qui donne en pleine après-midi d'incroyables masses de bras en l'air et de headbangs, pour le plus grand bonheur de nos écossais, qu'un sourire radieux ne quittera pas de tout le concert.

Harry, qui ne cesse de se réjouir de de trouver dans le sud de la France car trop habitué à la pluie et au froid, vient lors des interludes entamer la discussion avec le public, réclamer que l'on reprennent en chœur tel ou tel couplet des chansons, nous faisant même une petite leçon de prononciation pour que le morceau ne tourne pas en blague obscène (« Fur Coat » et non pas « F*ck Off » comme l'on prononcé leurs spectateurs dans un autre festival), et surtout encourageant tous les présents à se lâcher pour investir tout l'espace disponible. Chose faite avec ce public qui répond présent à chaque morceau, en réclamant un titre supplémentaire après l'heure prévue de concert, requête évidement honorée par le groupe dans une explosion de joie et de danse, cette dernière évidement approximative, pour notre plus grand plaisir. Nous concernant, nous irons nous procurer Life's Too Fast, génial album paru en novembre 2024 pour continuer à danser, au frais dans notre salon. C'est sur cette folie furieuse que se clôture le Very Good Trip Festival 2025, et telle une sortie de loge à L'Olympia, une file d'admirateurs viendra se former à la sortie de scène pour que chacun puisse obtenir son selfie avec Harry, guerrier viking des temps modernes et personnage le plus adorable qui soit.

Ainsi se termine cette nouvelle édition au château de Bellocq, qui aura vu tous les voyants au vert tant niveau météo que fréquentation, évidement grâce à une programmation audacieuse du fait de Mathieu Turon, particulièrement pointue, qui s'ouvre un maximum sur tout ce que le rock indé, national comme international peut nous offrir. On remercie donc encore une fois la horde de joyeux bénévoles sans qui absolument rien ne serait possible, les festivaliers qui ont résisté à l'appel du week-end prolongé sur la Côte pour se retrouver dans cette magnifique fête à taille humaine, et on souhaite au Very Good Trip tout le meilleur pour que puisse avoir lieu une cinquième édition en 2026.
artistes
    Montañita
    Osiris
    High Fade
photos du festival