Films
Entrepreneurs

Serait-ce le beau temps ou bien le concert d'Art Brut de l'autre côté de la ville ? Toujours est-il que le Point Ephémère est bien vide ce soir pour la 7ème édition de la soirée BimBamBoum...

Malgré une arrivée sur scène retardée de trente minutes, les Films démarrent leur set devant quatre spectateurs, autant vous dire que pour le pogo, on repassera. La faible assemblée ne mine pas le moral des membres du groupe, heureux de jouer au Point Ephémère comment ils nous le disent. Leur rock sombre à la Joy Division se prête bien au lieu.
La voix caverneuse résonne, les chansons sont comme hantées, avec une touche de synthé pour alléger l'atmosphère. Une toute petite batterie, mais une rythmique soutenue, accompagne les morceaux tout au long de cette courte prestation (tout juste une demie heure). La formule n'est en soi pas spécialement originale, mais fonctionne diablement bien, et alors que leur set se termine on se dit qu'il va falloir garder à l’œil et à l'oreille ces petits gars de Leeds car ils vont certainement nous réserver de belles surprises à l'avenir.

 

 

Nous sommes toujours très loin de battre des records d'affluence (on plafonne désormais à environ trente spectateurs) lorsque Entrepreneurs entrent en scène. A cet instant le ton est radicalement différent. C'est de l'électro, de la vraie, de la lourde. Ces deux Entrepreneurs ont l'air tout droit sorti du film Lords Of Dogtown, à croire que tout à l'heure ils vont remonter sur leur skate pour filer en cours.
Entrepreneurs est le projet du seul Adam M. Crisp, mais ce soir il n'est pas seul, et c'est un duo qui va nous en mettre plein les oreilles. Le son est puissant et carré. La voix d'Adam (car non Adam ne fait pas que triturer des machines, il chante aussi) est posée et grave. Tantôt derrière sa console, tantôt à arpenter la scène micro en main, il n'est pas sans rappeler Beck, le même esprit bricolo, un bidouilleur musical. D'ailleurs un de ses passe-temps consiste à enregistrer les sons autour de lui tel les claquements de porte d'un micro-onde par exemple. Mais il sait varier ses activités, en témoignent les remixes qu'il a réalisés pour Marina And The Diamonds ou Turzi.
Une plage atmosphérique de quelques minutes puis vient Fuck Tactics, le single tiré de son premier EP, qui fait vrombir les murs. La voix plaintive et sexy, le refrain entêtant, la montée en puissance du son : la BBC qui programme ce morceau ne s'y est pas trompé. C'est à se demander ce qui retient le public au fond de la salle... Il est bien dommage de voir un set d'une telle qualité devant une audience aussi amorphe. L'énergie et la talent d'Entrepreneurs auraient mérité de trouver écho auprès de ces personnes plutôt réservées ce soir. On espère donc pouvoir le revoir très vite à Paris dans des conditions plus favorables.

 

 

Il est 22h15 et le public a fini par arriver. C'était donc ça, il voulait juste voir la tête d'affiche, Skeleton$. Des américains en shorts, sorte d'alter ego free jazz de Vampire Weekend avec une légère touche electro-expérimentale. Si seulement il savait qu'il a raté la plus belle partie de la soirée...