Quelques jours après la sortie de son excellent EP
Un/limited Love, produit par la fine fleur de l'electronica (Loraine James, Actress, Hudson Mohawke, John FM et Nick Sylvester) et qui a fait dire à nos collègues britanniques de Dazed and Confused « George Riley is taking Britsh pop to decadent new extremes », George Riley se produisait à Paris en première partie du concert à l'Elysée Montmatre de Yaeji, trublion coréo-américaine de l'alternative dance music.

Son passage sur scène étant prévu à 19h30 (un peu tôt pour un mardi soir, car comme le disait mon oncle Doudou, on n'est pas des allemands !), lorsque l'on pénètre dans la salle quelques minutes avant l'horaire (mon oncle Doudou m'ayant également appris que la ponctualité était la politesse des rois), celle-ci est presque vide, comptant tout juste une cinquantaine de lycéennes assises au premier rang pour s'assurer une place de choix au concert de Yaeji. Il y a des soirs où l'on prend conscience d'être vieux, et vu l'âge moyen du public, ce soir en est un. Il y a des premières parties où l'on prend conscience d'assister à la naissance d'une star, et vu l'aura de George Riley, celle-ci en est une.
On l'avait pressenti à l'écoute de son EP, on le confirme après l'avoir vue sur scène, baby you can drive my car, yes she's gonna be a star. Seule sur scène avec son ordinateur, George gérera ce soir aussi bien ses premières minutes devant une audience famélique, créant un lien immédiat et une adhésion aussi rapide avec le public, que les suivantes où elle assurera le show en pure entertainer une fois les fans de Yaeji arrivés en nombre.

La première partie de sa prestation sera consacrée à ses morceaux les plus downtempo faisant la part belle à sa voix de diva, on entendra même venir de la foule « mais c'est Mariah Carey ! » (ce qui, aussi surprenant que ce puisse l'être, était dans cette bouche un vrai compliment). La seconde partie fera monter la température dans tout le dix-huitième arrondissement avec ses titres up-tempo sous haute influence électronique. Qu'elle joue les stars du rnb ou les sex-symbol, George Riley fait tout cela avec une déconcertante facilité, une fraîcheur qui fait plaisir à voir et un talent d'une éclaboussante évidence.
Le public n'était venu que pour Yaeji, car peu avaient entendu le nom de George Riley avant ce soir, mais il repartira heureux d'avoir assisté à une double affiche d'un tel niveau qui figurera à n'en pas douter dans notre compilation « les filles qui font avancer la pop en 2023 », celle avec CIRCE, OK Lou, Caroline Polachek et Rosalia. Ultra sexy, ultra bossy, ultra catchy, ultra funky, George Riley a convaincu en deux coups de cuillère à pot l'Elysée Montmartre, il ne lui en faudra certainement pas beaucoup plus en faire avec le reste du monde, car on n'a peut-être pas encore été assez clair, mais George Riley est sans conteste une future nouvelle star.