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These New Puritans
Does It Offend You, Yeah?
Bloc Party

Paris, Zénith - 12 novembre 2007

Live-report par Jean-Christophe Gé

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Pour le dernier soir du festival des inrocks le Zénith était dans sa configuration petite taille et son maxi-dégueulasse. Les patrons, les journalistes et tous les VIP de Paris étaient à l’Olympia pour voir Devandra, Beirut et les autres saltimbanques folk, fragiles et déjantés. Les jeunes étaient là et les sonorisateurs ne se sont vraiment pas compliqué la tâche !

These New Puritans ont malheureusement commencé très tôt dans cette salle située à l’extrêmité de Paris, heureusement encore pourvu de métro ce jour là. Cela ne m’a pas empêché d’arriver juste à temps pour le dernier titre et d’en voir assez pour savoir que j’en aurais voulu plus. Le set avait l’air déjanté dans un trip post-punk du début des années 80, quelque part entre The Fall et les Virgin Prunes, mais sans maquillage ni déguisement.

Plus de 45 minutes après leur départ de la scène, Does It Offend You, Yeah ? attaquent. Et effectivement, leur set m’a offensé. Les tympans d’abord avec une sono trop forte qui saturait les basses, et musicalement enfin avec leur électro agressive et la voix qui abusait du vocodeur désormais très typé Daft Punk. Ce groupe m’a rappelé quelques premières parties de Bloc Party pas terribles auxquels nous avions eu droit lors de leurs passages à la Boule Noire et au Zénith.

La montée sur scène des 24 musiciens de I’m from Barcelona marquera le premier moment de joie de cette soirée, et ce ne sera pas le dernier. Il y a du monde qui danse, des ballons et des confettis, c’est la fête. Malgré le photo pit qui le sépare du public, le chanteur se jette dans la foule. "i'm sorry if i hurt you, i hurt myself too" lachera-t-il après avoir réussi à remonter sur scène. A se balader à 24 plus les roadies, en plus des ballons et des confettis, il ne doit pas rester grand chose à chacun de leur cachet, on sent bien qu’ils sont là pour le plaisir et qu’ils ont envie de profiter au maximum de ce concert qui est aussi le dernier de l’année pour eux. En à peine trois titres, ils ont déjà provoqué un bordel monstre et une ambiance que la plupart des groupes n’obtiennent même pas à la fin de leur concert.
En cours de concert, ils lâchent encore plus de ballons, des verts cette fois-ci. Le Zénith se transforme en un verre d'absinthe-perrier, grâce à la pauvreté de l’acoustique et du son on entendrait presque le pschitt... Quand le canon à confetti se déclenche on ne peut réprimer un sourire, c’est une bien jolie façon de finir un festival, et là on se rappelle que Bloc Party devra jouer après ça. Pas facile.
Même à une vingtaine sur scène, I’m From Barcelona arrivent à jouer l’intimité avec un titre à deux ukelele et un melodica. On dirait un orchestre de poche à vingt-quatre. Le show des suédois se finit comme une boum entre teletubies, continuant de danser sur leur musique après que les lumières se soient rallumées et que les roadies aient commencer à ranger leurs bardas.

Après cela, Bloc Party changent radicalement d’ambiance. La scène paraît déserte, le light show est réduit au minimum et les lumières sont soit blanches, soit rouges. Cette ambiance minimaliste, inspiré du Control sur Joy Division, leur sied bien. La fosse est toujours à moitié vide, les gradins un peu moins. A plusieurs reprises Kele interpellera le public pour l’inciter à plus communiquer et bouger. Le chanteur balancera même à deux filles en train de discuter pendant qu’ils jouent "This is a rock show, not a mothers meeting". Après cinq jours de festivals, et de boulot pour certains, on est tout simplement crevés.
Le son est toujours pourrave avec même de l’écho sur la voix et les guitares, du jamais entendu dans une salle « professionnelle ». Dans cette bouillie sonore, les guitares s’en sortiront un peu mieux donnant un côté incisif et tendu à cette prestation finalement bien meilleure que celle de l’Olympia, où le groupe était tous sourire, mais pas très concentré.
Le rappel commence par Sunday et son jeu à deux batteries. Suit un autre titre également sur vitaminé rythmiquement par une groove box cette fois ci. Avec ça, le chanteur se paie un crowd surfing de 15 mètres sur She's Hearing Voices puis le concert se termine en apothéose sur Helicopter.

Bloc Party a donné un bon concert avec un light show sublime mais sans parvenir à me convaincre avec A Weekend In The City, et pas plus avec Flux, leur nouveau single. J’ai l’impression que nos chemins musicaux vont se séparer, cette soirée m’a laissé un parfum d’adieu sincère, chaleureux, et sans larmes.