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Jim Noir

Paris, Maroquinerie - 1er mars 2008

Live-report par Philippe

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Dans la série "Un plaisir n'arrive jamais seul" ou "La somme de plusieurs plaisirs accumulés est-elle plus importante qu'un immense plaisir ?", voici la première des deux soirées du festival Minimum !
La grande attraction du jour étant la venue de Jim Noir pour son premier concert en terre française. Mais, pour patienter jusqu'a 23h, pleïade de talents viendront tour à tour égayer l'ensemble du processus.

Et du plaisir, nous en parlions à l'instant, eh bien il y en avait !
Plaisir de voir mon ami Vincent (grand spécialiste de l'Indie-Quizz et doué comme personne avec un piano ou une guitare) accompagner Alban Dereyer dans des morceaux à la beauté incandescente portés par une voix à la rusticité fragile et exquise.
Plaisir de revoir mes amis Pierre et Victor des Housse de Racket accompagner Medhi (le chanteur) et Flairs (le bassiste) pour le groupe Fugu. Respectivement quitariste et batteur de leur état, ils engagent le set de la plus belle volée possible, n'hésitant pas à monter au filet pour You Pick Me Up ou Here Today. Les conditions climatiques sont au mieux, les balles ont été changés et la voix du chanteur se propulse vers des hauteurs inconnues, trouvant des angles nouveaux et audacieux.
Plaisir de découvrir David Mead (l'homme au chapeau) dans un set seul au piano, des chansons brillantes et délicates où l'ombre de Ben Folds plane (et elle aura bien plané tout ce début de soirée...) et puis une voix formidablement majestueuse qui me fera dire "Mais qu'est-ce qu'il chante bien !". Pour terminer en apothéose, il fera appel à Mehdi pour une somptueuse reprise de All I Have To Do Is Dream (popularisée en 1958 par les Everly Brothers).
Plaisir d'entendre une reprise de Dirty Work (1972) des excellents Steely Dan sur le final de Luke Temple (l'homme à la toque) accompagné par Alban aux choeurs et Vincent au Melodica. Le reste du concert le voyait seul avec un claviériste /percussionniste et était totalement indigeste, long et ennuyeux.

Plaisir, enfin, de voir Jim Noir à Paris !
Pas moins d'un an et demi qu'on l'attendait après son annulation au Festival des Inrocks de 2006, où il devait jouer à la boule noire en compagnie des prodigieux GoodBooks.
On imaginait le garçon sérieux et sévère ; il n'en est rien... Il est armé d'un sourire enchanteur et est d'un naturel décontracté au possible, plaisantant à chaque instant.
Il arrive sur scène vétu d'une chemise épaisse à carreaux, d'un pull sans manches et d'un bonnet qui n'est pas sans rappeler une autre star de Manchester, Damon Gough. A part que Jim Noir est grand et mince comme une allumette ! Il est à la guitare et sera accompagné ce soir par un batteur, un bassiste et une délicieuse claviériste.
Nous apprendrons plus tard que cette dernière, Sara, n'est autre que l'éblouissante Sara Lowes qui mène une carrière discrète mais étonnante, se faisant accompagner par les Earlies dans ses activités discographiques ou scéniques. Une grande famille que cette scène de Manchester...
C'est Eanie Meanie qui débute le concert, single footballeux de 2004, que même les non-sportifs et les amateurs de publicité apprécient. Puis le splendide et dernier single en date, All Right, où Jim transformera savamment sa voix à travers un casque à micro vocoderisé. A suivre, de nouveaux morceaux à la pelle en prévision d'un album à sortir en avril prochain. Son premier et superbe disque était plutôt une compilation d'eps et date déja de Décembre 2005...
Et ces morceaux, ils sont excessivement réussis, de Don't You Worry à Day By Day, de Holiday à What You Gonna Do (le jazzy number qui sera stoppé au bout de quelques secondes, Jim ayant perdu pendant un instant les paroles ; mais tout s'est arrangé dans la bonne humeur...) . Seul Look Around You se retrouve un peu en retrait et j'ai eu beau chercher autour de moi, je ne l'ai pas trouvé !
Computer Song est là pour remettre la technologie en place avec douceur et bonhomie. Ce sera la deuxième vieillerie du jour avant My Patch, autre single de l'époque ou Sara tentera en vain de jouer d'un ukulélé nouvelle génération (avec base en V inversée, comme chez les vrais guitar-heros !) mais ce sera un èchec et il sera abandonné dès les premières mesures.
Le groupe s'en va et revient soutenu par un public conquis qui en demande plus, 2 morceaux, 5 morceaux (ça, c'est moi) et Jim dit que, eh bien, ils n'ont pas autre chose. Mais ce n'est que mensonge déguisé et l'audience réclame une reprise et se voit gratifié de quelques notes de Stairway To Heaven.
Sara en profite pour présenter ses excuses concernant son ukulélé qui était en fait horriblement désaccordé et c'est promis, ça n'arrivera plus. Le dernier titre sera donc l'impeccable Happy Day que Jim, en fin stratège, a transvasé depuis le millieu du set jusqu'en en rappel, ayant eu vent des us et coutûmes françaises.
On aurait aimé des How To Be So Real, des Turn Your Frown Into A Smile ou autres Key Of C mais apprenons à dominer notre plaisir et à le décupler soi-même...
A l'image de cette phrase facétieuse figurant sur le site officiel de Jim, doté d'un sens de l'humour assez parfait : "Hello there and welcome to the all new jimnoir.com" "We lost the last one somewhere and couldn't remember where we'd put it so we had to start afresh".
En gros, le site a été perdu je ne sais où et on a été obligé d'en refaire un tout neuf... De L'humour (noir) chez Jim, il n'y en a pas qu'un peu et il y a en plus tellement d'autres choses que c'est un vrai plaisir de recevoir ce cadeau musical et humain de première qualité.

Je vous offre Minimun, un petit festival (franchement tout petit) mais qui fait vraiment le maximun.


PS 1 : Plaisir d'en remettre une couche dès le lendemain !
PS 2 : Plaisir de découvrir Sport Murphy, artiste à la grande carrure et la voix de velours avec un set enchanteur, une reprise de Bill Fay, Sylvain Vanot à la guitare et la palme du meilleur saut sur scène (depuis la fosse) à Alban et Vincent qui viendront faire des choeurs.
PS 3 : Plaisir de voir que c'est Bertrand Belin (un des quatres 'Imbécile' sur scène) qui accompagne Sing Sing pour ses chansons en clair-obscur.
PS 4 : Plaisir de découvrir Minor Mijority reprenant West End Girls dont je me mets à fredonner les paroles avant même d'avoir trouvé le titre ou le nom du groupe...
PS 5 : Le Plaisir, un film de Max Ophüls (1952)
PS 6 : Le PLaisir, un disque d'Alain Chamfort (2003)
setlist
    01. Eanie Meany
    02. All Right
    03. Don't You Worry
    04. Holiday
    05. Look Around You
    06. Computer Song
    07. What You Gonna Do
    08. Day By Day
    09. My Patch
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    10. Happy Day
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