Jim Noir

Ah ce Jim Noir... Alors que le rock anglais se cherche et tente de se renouveler avec plus ou moins de succès, voilà cet impétueux mancunien qui, en l’espace de deux albums, a su conquérir une partie du public par ce son qui justement semble à la fois étonnement frais et pourtant véritable héritage de ses prédecesseurs. On a par exemple bien souvent cité les Beatles (une influence assez vaste allez-vous me dire), mais aussi la musique funk tout autant que le folk mais surtout cette pop sixties qui se serait mariée à travers l’œuvre de Jim Noir avec une sorte d’electro-pop sucrée, délicieusement agréable.

Car si Tower Of Love était un album encore assez classique dans ses sonorités, Jim Noir, l’album éponyme de 2008, était lui beaucoup plus aérien, influencé par l’espace et des sonorités vintages que n’auraient sans doute pas reniées les membres d’Electric Light Orchestra. Et Jim Noir de continuer dans cette voie avec ce nouvel EP, Zooper Dooper, lequel fait suite à un autre EP sorti gratuitement en 2010, Melody Junction, mais dont la gratuité s’expliquait par un contenu beaucoup plus proche de la démo ou chute de studio que de mélodies savamment travaillées.
Tout le contraire de ce nouveau mini-album, puisque Zooper Dooper reprend l’univers des deux albums de Jim Noir pour en faire un condensé incroyablement réussi. En effet l’EP est une véritable petite bombe de bonheur musical, avec par exemple les chœurs enjoués de Zooper Dooper ou la mélodie virevoltante de She Flies Away With My Love (une chanson qui parle d’une femme, puisque c’est peu courant selon Jim Noir… Humour anglais oblige). On est constamment surpris par l’ingéniosité de l'anglais, lequel sait jouer à la fois sur minimalisme, grandiloquence, simplicité, extravagance.

Mais ce sont surtout quelques titres en particulier qui font la force de cet EP : Do You Like Games et son groove délicieusement r"tro vont sûrement faire déhancher quelques bassins tandis que le principal tube de l’album, Map, surprend par son ambiance à la fois mélancolique et teintée de liberté. La mélodie est délicate, et l’on flotte en compagnie du capitaine Jim Noir près de rivages paisibles. Une véritable bouffée de grands espaces, dans un peu plus de trois minutes de chanson.

Alors oui, vous l’aurez compris, Jim Noir n’a sûrement pas perdu son talent, son charme et ce son si particulier qui fait la patte de cet artiste à nul autre pareil. Bien que Kitty Cat, titre d’introduction un peu mou ne soit pas forcément à la hauteur d’autres comme Map, Zooper Dooper vaut véritablement le coup d’oreille, surtout si vous ne connaissez pas l’artiste. A bon entendeur...