The Twang

Avec un nom de consonance asiatique et une seule démo de trois titres en guise de références, The Twang déboule avec fracas sur la scène britannique en jetant en pâture aux critiques désabusés, ainsi qu’aux collectionneurs d’Ebay, leur tout premier single, Wide Awake. Donc, a priori, pas de quoi s’enflammer pour les habitués de la mode Warholienne anglaise, d’autant que les premières mesures du morceau ne nous dévoilent rien de véritablement transcendant ni novateur, se bornant à développer des harmonies nostalgiques très réminiscentes du son eighties d’Echo And The Bunnymen. Et ce n’est pas le timbre de voix, typiquement british, à la manière de The Rifles ou encore de feu Blaggers ITA, qui infirmera notre première impression.

Néanmoins, et c’est tout le talent du groupe et la force de la chanson, très vite, la récurrence des accords de guitare en boucle, l’insistance du chant à moitié asthmatique, tout à l’énergie et dont la nature désinvolte n’est pas sans rappeler Infrasound, les possibilités vocales en moins, donnent progressivement une nouvelle dimension à la composition, jusqu’à ce que le refrain, précédé par des chœurs pourtant convenus, et tapissé d’un déchaînement électrique paroxystique ne se mette à nous hanter. Bref, The Twang réussit le tour de force de nous immerger graduellement dans son atmosphère torturée et quasi hystérique et, ainsi, se prend-on, dès la première écoute, à fredonner le refrain hypnotique.

Il en résulte une chanson, certes de facture très classique, mais à l’efficacité redoutable, à tel point qu’il devient bientôt très difficile d’en chasser la mélodie de notre esprit. De surcroît, Wide Awake est un titre, une fois n’est pas coutume, pourvu d’un vrai texte, voire d’un message, denrée devenue rare dans les contrées du rock contemporain. Toutes les conditions d’une bonne chanson, à la mélodie accrocheuse et aux paroles sensées, sont donc réunies et l’on attend avec impatience la confirmation du groupe dans les mois à venir.