Popular Workshop

Déjà le troisième single en moins d’un an pour le jeune trio prolifique et très discret, Popsong fait suite à la double face-A prometteuse composée de William, It Was Really Something et Radical déjà sortie sur le label qui a le vent en poupe Tough Love Records. Après un coup d’essai légèrement brouillon et manquant de rigueur au plan technique, l’occasion nous est donc offerte de mesurer les progrès de la formation dans les domaines de la maturité, de l’écriture musicale, ainsi que de l’interprétation.

Dès l’introduction de Popsong, on retrouve l’univers minimaliste des guitares aux cordes grattées d’une manière obsessionnelle des Pigeon Detectives, sur une rythmique, et essentiellement une basse, bien plus enlevée et groovy. Ainsi très bondissante, voire explosive, la partie instrumentale du titre est néanmoins quelque peu pénalisée par la voix très lointaine et asthmatique qui, par ses accents trop nasillards et forcés, peine à suivre la mélodie sans véritablement parvenir à se poser d’une façon judicieuse. De même, est-il quasiment impossible, dans cette chevauchée débridée sans réelle structure musicale, de distinguer le refrain des couplets.

Même si les progrès, dans le domaine du subtil jeu des instruments, ainsi que des variations harmoniques, sont perceptibles et si l’univers des Popular Workshop est désormais plus riche et foisonnant, il n’en demeure pas moins que de nombreuses lacunes subsistent dans leur interprétation. En résumé, si la formation présente un potentiel certain dans l’écriture de chansons personnelles et originales, elle pêche toujours dans la mise en œuvre où le résultat manque cruellement de cohésion et de cohérence.