Jim Noir

Avec ses mélodies électro-pop psychédéliques et son onirisme ensoleillé, ce premier album de Jim a bien failli rester dans le Noir tant sa sortie, à la fin de l’an dernier, fut discrète. Petite merveille de disque, plus originale et désopilante que la grande majorité des productions actuelles, ce Tower Of Love méritait clairement un coup de projecteur plus important.

Entre protest song précoce et karaoké révélateur, Jim Noir a su très jeune ce pour quoi il était destiné. Ce n’est donc pas étonnant de retrouver dans cet album une personnalité débordante et pleine de maturité. Echo tendant au psychédélisme, kitscheries sonores bienvenues (claviers « bontempi », chœurs,…), compositions à tiroirs avec l’utilisation fréquente de sons « usuels » (l’orage gronde…) et arrangements riches mais pas prétentieux, l’ensemble s’impose avec maîtrise et cohérence.

Aussi bon quand il s’agît de singer les élans électro-pop d’un Beck en grande forme (My Patch), que dans des mélodies country-folk réarrangées pour l’occasion (Eanie Meany), Jim Noir s’impose à tous les niveaux comme un excellent songwriter, capable de créer des atmosphères propices au rêve, comme le rappelle ce Tower Of Love, qui n’aurait pas déparié dans la bande originale de Brazil.

Ce Tower Of Love est donc un disque à la pop charmante et enivrante, une petite douceur qui sait parfois être légère et sucrée (Turn Your Frown Into A Smile ou la clôture à la Beatles sur The Only Way), mais le plus souvent riche et consistante. Un artiste à suivre, évidemment…