Feeder

Rares de nos jours sont les groupes dont la carrière s'étire sur plusieurs décennies, qui plus est après avoir rencontré d'innombrables obstacles. En dépit du suicide de Jon Lee en 2002 puis du départ de Mark Richardson en 2009, ce dernier ayant souhaité se consacrer pleinement à la reformation de Skunk Anansie, Grant Nicholas et Taka Hirose n'ont jamais baissé les bras. Pour leur retour en 2010, les deux compères de toujours opéraient un retour vers leurs origines artistiques avec un Renegades à l'esprit punk revigoré. Alors que se profile la sortie prochaine de Generation Freakshow, c'est avec le single Borders que Feeder poursuivent leur cure de jeunesse.

Il faut bien l'avouer, l’accalmie apparue un temps dans les compositions du groupe ne constitue assurément pas le fait marquant de la discographie du duo. En découvrant Borders, cette affirmation semble immédiatement prendre tout son sens : en renouant avec le son power pop ayant fait leur succès il y a plus de dix ans avec Just A Day ou Buck Rogers, Feeder nous livrent simplement une composition figurant parmi les plus excitantes de leur discographie récente.
On n'oserait pas pour autant parler de surprise, tant le groupe a toujours su maintenir un niveau élevé d'exigence en bientôt vingt ans de carrière, ni même d'une quelconque tentative de renouveler un genre reposant sur des bases solides. Avec ce nouveau single, Feeder appliquent à la perfection une recette vieille comme le rock : un refrain entêtant, un son dont la puissance se voit progressivement décuplée, un chant plus assuré que jamais et des chœurs irrésistibles que tant d'autres seraient parvenus à rendre écœurants en quelques dizaines de secondes.

Assurément, Feeder sont encore aujourd'hui au sommet de leur art, menés par un Grant Nicholas dont la palette vocale semble avoir gagné en variété. Sans atteindre la popularité de leurs cousins américains de Weezer, Feeder se placent comme l'un des groupes phares de la scène britanniques aux cotés de Ash.