Peu présents dans l'hexagone ces dernières années, Feeder rattrapent leur retard à pas de géant depuis leur arrivée chez PIAS. Après le New Morning puis l'Elysée Montmartre, c’est enfin au Bataclan que le groupe s'est produit en ce mois de mai. Un concert censé promouvoir la sortie de la récente compilation du groupe, The Singles, mais malheureusement boudé par une grande partie du public parisien. La première impression ressentie dès le passage de la porte d'entrée n'est en effet pas des plus rassurantes : à peine 400 personnes, sur les 2000 que la salle peut accueillir, ont fait le déplacement. Une bien maigre affluence.
L'absence d'une véritable première partie, comblée à la dernière minute par un judicieux DJ Set, n'arrange pas les choses et laisse les fans les plus courageux endurer une très longue attente. Rien d'étonnant dans ce cas à ce que les réactions de la fosse semblent très timides lorsque Feeder entament leur set par Feeling A Moment puis Shatter. L'enchaînement successif de Come Back Around, We Can't Rewind et Pushing The Senses permet alors à Feeder de lancer la machine pour plus d'une heure de concert. Majoritairement rassemblé dans la fosse, le public se prend au jeu minute après minute et se laisse enfin aller aux premiers pogos et slams sur Buck Rogers, Pilgrim Soul ou encore Insomnia, la relative fatigue du groupe et de Grant Nicholas disparaissant totalement.
Désormais débarrassé du piano entrevu durant la tournée Pushing The Senses, le groupe applique une stratégie évidente et pour le moins très efficace : enchaîner ses tubes, qu'ils soient récents ou plus anciens, sans laisser le moindre moment de répit aux fans. L'excellent Descend, proposé avant le rappel, permet ainsi au groupe de s'autoriser un final explosif marqué par un jam de quelques minutes très apprécié. Un rappel qui n'en sera pas moins impressionnant : avec Tumble & Fall, High, Seven Days In The Sun et Just A Day, le concert finit bel et bien en apothéose.
Toujours aussi efficaces après quinze années de carrière, Feeder restent une valeur sûre de la pop britannique. Peut-être le public français le comprendra-t-il un jour...