deathcrash

Vous n'avez probablement jamais entendu parler de deathcrash (avec un d minuscule). Pourtant ce quatuor pourrait très bien constituer la révélation post-rock de l'année. Déjà auteurs d'un 45 tours très prometteur paru à la fin de l'année 2019, Slumber, les voici de retour presque un an plus tard avec un EP de trois titres : people thought my windows were stars EP.

Sans mystère, on peut déjà dévoiler que les fans de Mogwai, surtout de la première heure, trouveront leur bonheur à l'écoute de ce disque. L'ouverture de quinze minutes, avec le titre qui donne son nom à l'extended play, nous entraine dans une longue balade exploratoire. Lente et mélodique, mélangeant d'obscurs discours probablement extraits d'archives TV ou radio, le morceau se fait progressif. Basse, batterie et bien entendu guitares constituent l'essence même de la musique de deathcrash.
Cependant ce n'est que sur la toute fin de la composition que tout s'emballe. Les guitares deviennent alors stridentes et rugissent. Jusque là, on avait plutôt l'impression de se trouver dans un parcours initiatique basé sur plusieurs mouvements. En conséquence, on ne ressort pas indemne de ce début de disque, pour le moins somptueux.

Bind qui lui fait suite est davantage posée et chantée tout comme une partie de people thought my windows were stars. A l'écoute du morceau, on pense parfois à Codeine, en moins déprimant. La durée de la chanson est deux fois moins longue; le morceau ne s'étalant que sur six minutes et trente secondes. Ce qui ne l'empêche en rien d'être passionnant. Pendant tout ce temps, on se sent comme suspendu à un fil qui pourrait rompre à tout moment.
Sans surprise, songs for m, i-v, composition finale de près de dix-neuf minutes sur la seconde face du disque est littéralement captivante. Comme dans une suite de passages connectés ou non, deathcrash nous livrent dans cet ultime morceau une véritable pépite peut-être encore plus forte que la plage d'ouverture du disque. A coups de lignes répétitives, et pourtant si différentes, la musique des Londoniens est littéralement composée d'une texture riche et incroyablement soyeuse.

On ne ressort pas indemne d'un tel EP. people thought my windows were stars pourrait bien être le disque parfait pour attendre le printemps. Résolument de saison, les trois compositions forment un ensemble indissociable. Forcément, on rêve de voir deathcrash sur scène. Toutefois, avant que ce petit miracle puisse survenu, on aura largement usé ce vinyle, qui plus est limité à 300 exemplaires. Ruez-vous dessus pendant qu'il est encore temps !