Chronique Album
Date de sortie : 30.06.2008
Label : Vertigo Records
Rédigé par
Johan, le 10 juillet 2008
Deux ans après un très bon premier album, Dirty Pretty Things reviennent affronter les Babyshambles pour un second duel plutôt paresseux.
Premier single de ce Romance At Short Notice, Tired of England. Probablement la chanson la plus insignifiante proposée par Carl Barat, toutefois largement derrière l’insupportable Hippy’s Son. Du temps des Libertines, toutes deux n’auraient même pas figuré en tant que face B. Rien ne transparaît : le chant de Barat bassine sur la première quand il irrite sur la seconde, le riff de guitare est pénible ou interminable, et le refrain horripilant sur les deux (dé)compositions. Bref, des prémices amères à ce second album qui au final, fort heureusement, ne représentent pas l'ensemble.
Contrairement au Shotter’s Nation assez cohérent de l'ennami Doherty, il est ici besoin de faire le tri. L’album démarre parfaitement, sur l’excellent Buzzards & Crows. Le chant y est fougueux, le rythme indomptable et l’ajout, en arrière-plan, d’un orgue inquiétant simplement lumineux. Le tout avidement sabordé par le second titre, l’inévitable Hippy’s Son ...
On ressent dans ce second effort le besoin louable de se renouveler. Malgré quelques fautes de goût (le ska inconsistant de Plastic Hearts, l’acoustique mielleuse de Come Closer), Romance At Short Notice parvient globalement à s’emparer de l’auditeur et l’emmener où il veut quand il veut. Même le chant trafiqué sur Kicks or Consumption qui, au premier abord, peut surprendre, voire irriter, réussi à rester méchamment sexy et longuement en tête.
Là où les Dirty Pretty Things s’en sortent le mieux, c’est bien évidemment dans l’énergie. La recette des tubes assurés n’est toujours pas perdue, et des titres comme Best Face et le brouillon Libertinesien Chinese Dogs sont aussi turbulents et enflammés que des Bang Bang, you're Dead et autres You Fuckin' Love It. Le crescendo impeccable de Truth Begins et sa descente de trompettes, au loin, prennent d’assaut les tympans avant que le calme, en fin d’album, ne vienne contenir le semi-libertin et ses acolytes de passage.
Bien moins percutant que Waterloo To Anywhere, Romance At Short Notice n’en est tout de même pas pour autant dépourvu de belles mélodies et envolées sauvages. Un album à écouter sagement en attendant le troisième Libertines.